Hier
Un demi-siècle avant Harry Potter, les magiciens de J. K. Rowling se déchiraient déjà entre deux visions opposées du monde. Rien de bien nouveau au menu de cette suite des « Animaux fantastiques » qui n’a d’autre vocation que de préparer le terrain au prochain film.
Auteur d’une évasion aussi spectaculaire que violente, Gellert Grindelwald est à nouveau libre d’accomplir ses sombres desseins. Le terrible sorcier décide de se réfugier à Paris, où il entend rallier à sa cause Croyance, un orphelin aux pouvoirs magiques immenses. Avec lui, Grindelwald imagine pouvoir éradiquer les Moldus -les personnes qui ne maîtrisent pas la magie- et faire régner les sorciers sur le monde. Seul son ancien ami, Albus Dumbledore, semble suffisamment puissant pour le stopper. Mais le directeur de Poudlard s’y refuse. Il s’en remet alors au jeune magizoologiste Norbert Dragonneau qui, quelques années plus tôt, avait permis l’arrestation de Grindelwald…
Deuxième volet de la nouvelle saga cinématographique de J. K. Rowling, « Les Crimes de Grindelwald » a les défauts de tous les « numéros 2 ». D’abord soucieux de préparer le terrain au prochain épisode, le film ne raconte que peu de choses malgré ses 2h14 de durée. Son histoire se résume à un jeu du chat et de la souris ennuyeux et inutilement alambiqué. Les personnages ne s’y épanouissent guère, comme happés par les enjeux -pas toujours très clairs- de l’intrigue. Leur sort ne suscite ainsi jamais l’émotion. Pas plus que le propos -la tentation de la xénophobie, du repli sur soi- qui pâtit d’analogies et de métaphores trop appuyées, évidentes. On est très loin, ici, de l’émerveillement auquel invitait le premier « Les Animaux fantastiques », avec sa galerie de créatures étonnantes et sa fascination pour la magie. Malgré son esthétique irréprochable, cet opus est une grosse déception.
Fantastique de David Yates, avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler. (2h14)
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