La capitale régionale et ses 100 000 habitants occupent une place à part dans l’univers du jeu de société, de plateau et de rôles. Découverte.
Soirée enneigée au Bar Le Pilori. Au chaud, lovée dans une passion contagieuse, une quinzaine d’aficionados s’adonne à son passe-temps favori. Autour de Bony, l’un des maîtres de cérémonie, le temps a suspendu son vol. Ici, on joue. On rejoue. Et on rejoue encore. Plus rien d’autre ne compte que le plaisir du partage et de la franche rigolade. Mixmo entremêle les lettres, Identik les dessins… Le jeu « apéritif » pose les jalons d’une nuit de frénésie ludique. Le rendez-vous est inédit. Mais ses initiateurs promettent qu’il aura des petits frères…
Lendemain de fête dans Poitiers-la-blanche. A la MCL-Le Local, QG de l’association « L’Ordalie », le « petit » divertissement de comptoir a laissé place au jeu de plateau et de rôles.
Cette année, « L’Orda » a soufflé ses vingt bougies. Et déposé au pied du sapin l’espoir de poursuivre la renaissance amorcée. « On a connu une période un peu molle, mais depuis 2005-2006, de nouveaux membres ont su relancer la machine. » Etienne, le président, Nicolas, son prédécesseur, et Maxime, le trésorier, ont le sourire franc des gens pleins d’entrain.
Sous leur coupe, l’association vit des jours sereins. Ils évoquent les vertus du jeu de rôles, sa richesse, son formatage « idéal pour les jeunes » lorsqu’il est adapté à leurs connaissances, les parties interminables, les soirées de réunions hebdomadaires et, bien sûr, la convention organisée les 12, 13 et 14 mars prochains par leur « maison ». « C’est le point d’orgue de notre année, confirme Nicolas. Nous invitons plusieurs auteurs et convions tous les passionnés à venir s’exprimer dans des tournois longs et denses. »
Une mecque du jeu
« L’Ordalie » sert l’exemple. L’exemple d’une ville de taille moyenne qui voue un vrai culte au jeu. Une ville de taille moyenne qui compte pas moins de trois cercles associatifs dédiés (« L’Ordalie », donc, jeux de rôles et de plateau, « La Guilde », estampillée jeux de rôles et « Damoclès », docteur ès jeux de cartes à collectionner »), l’une des plus anciennes et plus riches ludothèques de France et de vrais magasins spécialisés (« Excalibur », « Le Dé à Trois faces », « Le Labo de Merlin », « Le Loup Blanc »…) renfermant le nec plus ultra des sphères ludiques. « Si on y ajoute les initiatives indépendantes comme celle menée au Pilori ou au Café-Bleu, cela fait énormément de points de ralliement, explique Bony. Moi qui viens de la Côte d’Azur, je peux vous affirmer que Poitiers est l’une des places fortes du jeu en France. » Avouez-le. Combien, parmi vous, le savaient ?