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Une molécule utilisée par les céréaliers massacre des milliers d’abeilles chaque année en Poitou-Charentes. A Poitiers ce matin, une trentaine d’apiculteurs ont dénoncé cette situation mettant leur activité en danger.
Terminé les années fastes de l’apiculture. Depuis 1993 et l’homologation du célèbre « Gaucho », les propriétaires d’abeilles voient disparaître leur cheptel comme neige au soleil. Et la situation se perpétue. Désormais, une autre molécule fait cauchemarder les professionnels : le Thiaméthoxam.
Elle est présente dans le Cruiser, un insecticide qui, bien qu’interdit de commercialisation en France depuis une décision du Conseil d’Etat en date du 16 février 2011, continue de faire des ravages : « Le nom a changé mais la composition reste la même. Dispersée sur les champs, la molécule dangereuse tue encore nos abeilles », assure le Deux-Sévrien Francis Chauvanay, porte-parole des apiculteurs du Poitou-Charentes.
Avec une trentaine de collègues, ce dernier s’est rendu, ce matin, devant le siège de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt (Draf), dans le centre-ville de Poitiers. L’occasion de faire du bruit, grâce à des tambours improvisés, et de rencontrer les autorités. Une délégation a d’ailleurs été reçue par le directeur adjoint et un technicien expert des produits phytosanitaires.
Pendant ce temps, à l’extérieur, Sébastien répondait aux questions de la presse. Propriétaire de 450 ruches dans les environs de Prahecq, au sud de Niort, il indique perdre « près de 40% de son cheptel chaque année ». Du coup, il n’hésite plus à envoyer la moitié de ses ruches en Corrèze, pays d’élevage, durant l’été, pour que « ses abeilles butinent des fleurs de prairie non traitées ». Certes, le prix du miel a été multiplié par trois en quinze ans. Mais Sébastien souligne que sa production a largement baissé. Passant de 70kg par ruche en 1990 à 25kg aujourd’hui.
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