mardi 24 décembre
Email, chat, sms ne nuiraient pas à l’apprentissage de l’orthographe conventionnelle. Mieux, ces outils inciteraient les jeunes à écrire.
Maéva, 14 ans, est du genre accro au téléphone portable. Elle avoue envoyer plus de 200 SMS par jour. Inutile de vérifier la facture, ses parents confirment et remercient celui qui a eu l’idée d’inventer les forfaits illimités. Quand elle laisse enfin reposer ce précieux moyen de communication, c’est pour mieux « chater » avec ces mêmes ami(e)s grâce à des logiciels de messagerie instantanée de type MSN. « Je suis connectée matin, midi et soir, dès que j’ai un peu de temps », plaisante la jeune fille. Est-ce grave docteur ? Pas vraiment, quand on a, comme Maéva, la tête sur les épaules.
Tout dépend de la situation
En revanche, une autre question inquiète les enseignants et certains parents : l’usage du « langage SMS » nuit-il à l’apprentissage de l’orthographe conventionnelle ? Autrement dit, l’abus d’abréviations et le recours outrancier aux chiffres pour imiter des sons, ont-ils un impact sur les résultats scolaires ? Professeur en psychologie du développement au sein de l’université de Poitiers, Josie Bernicot a démontré dès le début des années 2000 qu’un adolescent pouvait être très bon en orthographe et commettre un nombre considérable de fautes au cours d’échanges écrits avec ses amis. Pour établir ce constat, elle avait recueilli des centaines d’e-mails rédigés par des collégiens de l’agglomération. « Les jeunes changent de registre en fonction de la situation qu’ils rencontrent, assure la spécialiste. Quand ils ne sont pas placés sous le regard de l’autorité que représente l’enseignant, ils prennent plus de liberté avec l’orthographe. »
On écrit davantage
De son côté, Maéva l’admet, elle n’a jamais été très douée dans ce domaine. Certes. Oui mais voilà, aurait-elle succombé à une si forte passion pour l’écriture sans l’émergence des technologies numériques ? Indiscutablement, e-mail, sms, chat ont développé notre pratique de l’écrit. Et même le SMS permet à Maéva de travailler ses graphèmes et ses phonèmes qui constituent la base du langage traditionnel. Alors pourquoi s’inquiéter ? Pour le Pr Bernicot, « les défenseurs de la langue française devraient plutôt s’appuyer sur ces pratiques pour amener les jeunes vers le langage conventionnel qui reste l’unique clé d’accès au savoir. »
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