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Lepercq (Pdg de SolaireDirect) :« Nos vrais concurrents ne sont pas Chinois »
Catégories : Economie, Environnement, Développement durable, Ecologie Date : jeudi 14 juillet 2011Premier fabricant français de panneaux photovoltaïques, SolaireDirect (300 collaborateurs et 160M€ de chiffre d’affaires en 2010) s’engage durablement sur le territoire picto-charentais. Une usine devrait sortir de terre à Châtellerault en 2013. Son PDG Thierry Lepercq dévoile sa stratégie.
Quelle est la vocation de la Société d’économie mixte créée par SolaireDirect et la Région Poitou-Charentes ?
« Le partenariat engagé entre SolaireDirect et la Région Poitou-Charentes a démarré en 2009. Notre vision à long terme est la création d’une filière solaire et la production de 3,8GW. Lorsque le moratoire modifiant le tarif de rachat de l’électricité a été ratifié, la stratégie a évolué. Devait-on abandonner ? Non, nous avons créé un système fonctionnant sans subvention. Il s’agit du solaire municipal. La production et la consommation d’énergie sont liées à un territoire : une ville, une agglomération, un canton… Dans ce cadre, la société d’économie mixte a vocation à investir, au côté d’autres partenaires privés ou publics, dans des « sociétés projets » portées par des collectivités au niveau local. L’électricité sera vendue à des utilisateurs locaux et pas à EDF. On se situe dans l’après-moratoire mais aussi dans l’après-tarif de rachat. »
La construction d’une usine de fabrication de panneaux photovoltaïques est-elle prévue à Châtellerault ?
« Le moratoire a gelé l’arrivée de cette usine annoncée en 2009. Désormais, la création de cette SEM constitue un pas de géant dans la reprise de ce projet en sécurisant les débouchés. Si tout se déroule comme prévu, nous pensons appuyer sur le bouton au premier semestre 2012 pour une mise en service industrielle un an plus tard, en 2013. Avec 400 emplois à la clé. Mais il faut s’assurer de la compétitivité de cet outil sur la durée. Pour cela, nous allons nous allier à des partenaires industriels internationaux. »
Estimez-vous pouvoir offrir une alternative crédible aux panneaux photovoltaïques chinois ?
« Nos vrais concurrents ne sont pas Chinois. Ce sont les autres sources d’énergie. A vrai dire, les Chinois nous ont aidés à promouvoir le photovoltaïque en réduisant les prix des modules. Nous ne sommes pas en guerre avec la Chine ! SolaireDirect ne proposera pas une alternative. Nous allons construire une relation équilibrée. SolaireDirect est présent en France, en Inde, en Afrique du Sud et au Maroc. Notre intention est d’installer, dans chaque pays, une ligne de production globale de panneaux, du lingot au module photovoltaïque, pour alimenter les besoins locaux. Ces usines rassembleront des technologies provenant des Etats-Unis, d’Allemagne, de France et d’Asie. C’est ce que nous ferons à Châtellerault pour alimenter le marché français. »
Le soutien politique de Ségolène Royal, présidente charismatique du Conseil régional, sera-t-il un frein au développement national de votre concept ?
« J’ai déjà présenté, à leur demande, le principe des Sociétés d’économie mixte à la direction des finances, au ministère de l’Industrie, et à la Direction régionale de l’énergie et du climat au ministère de l’Ecologie. Ce modèle a réjouit les autorités car il fonctionne sans subvention publique. Développer l’énergie au niveau local est un sujet très consensuel. »
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