mardi 24 décembre
Soixante-six gendarmes motocyclistes de l'Escadron départemental de sécurité routière sillonnent, à longueur de temps, les routes de la Vienne. Leur mission fondamentale ? La lutte contre l'insécurité routière. Leur principale arme ? La prévention.
18h30, un jour de semaine. Une dizaine de gendarmes sont mobilisés aux abords d'un carrefour passager. La nuit tombant, les automobiles s’entassent. Les militaires veillent. Leur mission ?
« Une action de prévention sur l'éclairage », éclaire Alain Brossard, commandant de l'Escadron départemental de sécurité routière.
Pour l’heure, la lumière est encore présente. En attendant d'« entrer en action », les gendarmes scrutent les comportements suspects. « Nous cherchons prioritairement à relever les actions graves », révèle le commandant. En quelques minutes, son équipe va ainsi contrôler quatre conducteurs sous l'empire de l'alcool.
L'officier de gendarmerie garde son sang-froid. Son propos est toutefois cinglant. « Ces personnes sont des assassins en puissance, lance-t-il. J'exige une tolérance zéro sur la conduite en état d'ébriété. »
Répression, dernier crecours
Les voitures continuent d'être stoppées. Les conducteurs obtempèrent. « Je pense qu'ils sont finalement rassurés de nous voir, explique l'un des gendarmes. Je ne ressens guère ce sentiment d'être mal aimé. »
Reste que certains automobilistes ne comprennent toujours pas le rôle préventif des gendarmes. « Avec l'expérience, nous apprenons à lire sur les lèvres, glisse un autre collègue. « Tiens, ils sont encore là » disent-ils. Heureusement que nous sommes encore là. Il faut bien comprendre une chose : sans notre présence, ce soir, quatre personnes auraient pu mettre en danger le reste de la population. »
La répression n'est pas une fin en soi. La prévention prime. « Nous savons faire preuve de discernement, affirme Alain Brossard. Nous devons réprimer sans faiblesse les infractions extrêmes (alcool, excès de vitesse). Mais nous ne verbalisons pas systématiquement. Par exemple, si nous constatons un défaut de contrôle technique pour quelques jours, nous invitons juste le contrevenant à rapidement se mettre en règle. »
Ce dernier pourra alors être exempté de PV s’il vient ultérieurement, convocation en mains, prouver son honnêteté au poste de gendarmerie. Il en ira de même pour les automobilistes conduisant, tous feux éteints, le soir de cette opération. « La répression doit être le dernier recours », insiste le commandant Brossard. On l’oublie, hélas, trop souvent.
Légende: « Les personnes ne retiennent que le PV, explique Alain Brossard. Ils ne comprennent pas notre rôle de prévention. »
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