Lire son propre nom sur le fronton d’une école, de son vivant, a quelque chose de déroutant. C’est pourtant ce qui arrive au dessinateur poitevin Luc Turlan. Vendredi dernier, il a dévoilé la plaque mentionnant son nom et sa date de naissance fixée à l’entrée de l’école maternelle de Corme-Royal (Charente-Maritime). «Dommage, elle ne stipulait pas la date de ma mort, ça m’aurait intéressé!, plaisante l’auteur de bandes dessinées enfantines. Quand la directrice m’a contacté en janvier, j’ai d’abord pensé à une blague. Puis, en mars, j’étais dans le trio de tête, ça devenait sérieux. Aujourd’hui, je suis très fière d’autant que je ne connais personne sur place. Ce n’est pas du copinage, j’ai été choisi pour mes livres uniquement. »
Choisi à la majorité
Parents, enseignants, conseillers municipaux... Au total, 250 personnes ont contribué à baptiser l’école. Avec 70% des voix, Luc Turlan est sorti grand vainqueur de cette élection démocratique. Cet honneur sera-t-il accompagné d’un quelconque engagement? «Non ! Est-ce que Victor Hugo vient régulièrement au lycée de Poitiers qui porte son nom ? », s’amuse cet homme plein d’entrain. Avant d’ajouter : «Par plaisir, j’irai au moins une fois par an pour raconter des histoires aux enfants. Ils m’appellent déjà tonton parce que je suis le parrain de l’école. » Vendredi dernier, il a renoncé à porter la même chemise à fleurs que sur la photo de ses premiers albums. Trop démodée ! Mais les enfants se souviendront quand même toujours de leur rencontre avec le papa de Crapoto, le petit cochon amateur de broyers du Poitou.