Hier
Andrew Menzies, 38 ans, consultant indépendant. Aussi à l’aise en français que dans sa langue natale, cet Ecossais pur sucre, amateur de bonne chère, prodigue ses conseils aux entreprises poitevines en quête d’export. Signe particulier : a vécu plusieurs années au Qatar.
La France exhale un parfum d’exotisme. Aussi loin qu’il se souvienne, Andrew Menzies a toujours considéré l’Hexagone commeune destination de vacances pour « Ecossais privilégiés ». Pas banal, non ? Aujourd’hui, encore, le natif de Saint-Andrews s’émerveille de ses richesses patrimoniales et gastronomiques. Depuis cinq ans, il a posé ses valises à Poitiers, sur les terres d’attache de son épouse, Valérie, rencontrée à Glasgow. « Elle faisait son Postgraduate certificate (Ndlr : PGC) pour devenir prof dans le secondaire en Angleterre. »
Il l’a suivie à Cambridge, rangeant dans sa boîte à souvenirs ses premières armes de journaliste radio à la BBC. Ce titulaire d’une maîtrise en éducation, fin connaisseur d’histoire de l’art et de littérature, a animé quelque temps une émission avec et pour les enfants. « J’ai toujours cultivé le goût de l’actualité et de la connaissance du monde. » À cette époque, Andrew a croisé la route de David Shrigley, un artiste contemporain aujourd’hui mondialement connu. «J’aurais dû garder le contact ! »
EN KILT ET SAMOURAÏ
À défaut de s’acoquiner avec son compatriote, il a choisi de s’expatrier au Moyen-Orient. Du pur hasard. « Un jour, j’ouvre le Guardian et je vois cette annonce de job au Qatar pour une compagnie pétrolière. J’y réponds, par curiosité. On me rappelle illico en me demandant si je peux venir la semaine d’après. J’appelle ma mère et je perçois un long silence… » Qu’importe, Andrew et Valérie Menzies s’envolent vers Doha le coeur léger, avec une pointe d’appréhension.
« Au départ, nous y allons pour six mois. » Ils y resteront cinq ans, à vivre « une vie de nabab » avec villa et piscine. Et à jouer au golf, aussi. Presque une seconde nature pour cet amateur éclairé. Qui, plus jeune, a même participé à la campagne de com’ de la réplique de Saint-Andrews, au Japon. En kilt et samouraï SVP. Encore une expérience… exotique.
Du Soleil Levant au soleil ardent du Qatar, l’Ecossais s’est mué en quelques années en expert de la formation au business anglophone. « Mon activité a évolué, j’ai mis en place un programme de elearning pour les employés étrangers de Qatar petroleum. C’était enrichissant. En tout cas, ça a plu au cheikh… Euh, j’ai oublié son nom ! » Las… Toutes les (bonnes) choses ont une fin. En 2005, les Menzies décident de larguer les amarres direction Poitiers city, histoire que leur fils (Finlay) grandisse dans un environnement plus proche du mode de vie occidental. Et puis, au bout de cinq ans, impossible de ne pas avancer l’argument culinaire. Épicurien converti, Andrew apprécie les bons vins et la nourriture française. « Là-bas, impossible ou presque de trouver un bon jambon… d’Aoste (sic)» Ni même un bordeaux millésimé. De ceux que le mari français de sa soeur écoule sur les bonnes tables écossaises, en sa qualité de sommelier.
Citoyen du monde, Andrew Menzies ? Par la force des choses et les circonstances de la vie, il incarne le prototype de l’homme universel. Philosophe. Tolérant. Chaleureux. Et curieux aussi. Aujourd’hui, il distille aux cadres et dirigeants de la région ses conseils en matière de stratégie à l’export. Il va jusqu’à leur apprendre trois mille mots d’anglais à l’heure.
Surtout, si vous le croisez, ne lui parlez pas de boulot. Il se considère toujours en vacances.
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