Aujourd'hui
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Mars 2010. Accompagné d’une voyageuse au long cours, convertie depuis peu aux voyages en deux-roues, me voilà embarqué sur les pistes du Parc Laucas et Vicunas, dans le nord du Chili. Une traversée en totale autonomie de plus ou moins sept jours sur le papier. Les sacoches sont remplies à ras bord, de fruits sec, légumes, boîtes de thon… Sans oublier les six à sept litres d’eau chacun. Les pistes sont sablonneuses, on pousse, on souffre, mais quel spectacle ! La nature est sauvage, l’air clair et limpide... Une fois de plus, le parfum des hauteurs me saisit au nez. Une odeur indescriptible, de celle qui vous emplit les poumons et vous vide l’esprit, me laisse sans voix. Depuis quelques jours, nous avons entamé une danse avec le Parinacota, volcan majestueux qui, à cette période de l’année, arbore une collerette blanche d’une régularité magique. Le soleil brille, les vicunas et lamas courent dans les immensités montagneuses et, chaque soir ou presque, des thermes chauds nous attendent pour décontracter nos corps fatigués par les efforts du jour. Mais, arrivés au bord du Salar du surire, la situation se complique. Nous sommes à cours d’eau, les indications données par mes cartes sont fausses. Impossible de trouver la sortie du Salar ! Durant trois jours, nous n’avons pas croisé une seule âme qui vive. Les carabinieros chiliens m’avait mis en garde ... Je suis inquiet, mais dissimule mon inquiétude a ma coéquipière. Il est primordial de garder le moral et la tête froide. Par chance, un voyageur motorisé apparaît en fin de journée, près de thermes où nous avons décidé de bivouaquer pour la nuit. Celui-ci nous mettra sur la piste le lendemain matin et nous abreuvera de près de dix litres d’eau… Mon ange gardien est toujours là pour me tirer d’affaire. Au final, nous avons passé près de quatorze jours dans le parc et nous sommes allés au bout de nous-mêmes. J’ai même perdu cinq kilos. Aujourd’hui encore je repense à ces quelques jours. Durant cette traversée, j’ai ramassé trois pierres. Autant de talismans qui me donnent force et courage pour découvrir de nouveaux horizons à grands coups de pédale autour de la terre...
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