Le Département devra se serrer la ceinture

Fiscalité réduite. Capacité d’épargne en chute libre. Transferts de compétences sociales impayés. Le budget du Département pour 2011 risque d’être étriqué. Malgré la rigueur, le président Claude Bertaud se veut optimiste. Car le Futuroscope est là…

Nicolas Boursier

Le7.info

Le Conseil général envisage de céder 40% de ses parts du Futuroscope à la Compagnie des Alpes. Où en êtes-vous de ce dossier ?
« Nous sommes actuellement en train de finaliser les engagements que nous souhaitions voir prendre par la   Compagniedes Alpes, en termes de non-saisonnalité du parc, de renouvellement des investissements et de maintien des emplois. Il y a toujours négociation sur le prix des parts à céder, mais cela va vite rentrer dans l’ordre. Nous discutons en fait sur la nécessité d’intégrer ou pas à la transaction l’Hôtel du Parc, dont nous sommes propriétaires. Quant à la mise en place de la Société d’économie mixte, nous nous y attelons. Avec, pour l’heure, une indécision  concernant la nécessité d’en faire une SEM exclusivement «futuroscopique », une SEM englobant des activités périphériques ou une SEM départementale ne se substituant pas aux intercommunalités. »

L’excellente saison du Futuroscope et le projet de cession ont-ils eu une influence directe sur le dossier « Center Parcs » ?
« Je peux vous certifier que les négociations sur la cession des parts du Futuroscope ont été  menées sans jamais évoquer une seule seconde le projet Center Parcs. Je vous rappelle au passage que le protocole d’intention signé avec Pierre et Vacances ne date que de trois à quatre semaines. En revanche, j’avais promis que le produit de la cession des parts du Futuroscope serait essentiellement ciblé sur les investissements. Il va de soi aujourd’hui qu’une somme d’argent importante abondera le projet des Trois-Moutiers. Nous prendrons notamment en charge l’aménagement d’une voie d’accès de 1,5 km au relais de la RN147 et, surtout, la formation de 250 à 300 allocataires actuels du Revenu de solidarité active, pour qu’ils intègrent le futur complexe. Grâce au Futuroscope, l’opération devrait être neutre. »

Les finances publiques vont donc, elles aussi, bénéficier de cette manne providentielle ?
« Pour tout avouer, nous n’avions pas imaginé que cette cession puisse être une source de financement pour le  Département. On ne peut aujourd’hui nier le fait qu’elle tombe à pic. Car l’heure de la rigueur et de la restriction a sonné. L’absence d‘accompagnement de l’Etat sur les transferts de compétences sociales avait créé, au soir de 2009, un manque à gagner de 160 M€. Fin 2010, il frôlera les 200 M€. Ce coup de massue a influé sur notre  capacité d’épargne, passée de 46 M€ en 2007 à 3,3M€ en 2011. Quant au point de fiscalité,  il était d’1M€  en 2009 et ne sera plus que de 500 000 € en 2011. Dans ce contexte, oui, le dossier Futuroscope va nous aider. Sans aller jusqu’à espérer un même taux d’investissement qu’en 2010, autour de 70 M€, au moins peut-on espérer limiter les dégâts. »

Pour quelles orientations budgétaires ?

« Les priorités restent les mêmes : l’investissement dans les collèges, l’assainissement et les axes routiers. Pour le reste, les économies de fonctionnement ont débuté. Elles se poursuivront. Activement. Quant aux manquements de l’Etat sur nos nouvelles compétences sociales (RSA notamment), ils pourraient faire l’objet d’un recours, en Conseil d’Etat ou en cassation. Personnellement, j’ai entrepris des négociations en haut lieu pour la mise en place d’un dispositif autorisant le Département à investir à la hauteur de ce que l’Etat peut abonder. J’ai été écouté. J’espère avoir été entendu. »

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