mardi 24 décembre
À 22 ans, Mélissa Grignard croque la vie à pleines dents. Leader du Stade Poitevin triathlon, elle trace sa route sans se poser des milliers de questions. À la bonne heure…
Elle se pointe à l’heure dite, sonne à l’interphone et grimpe les deux étages jusqu’au lieu du rendez-vous. Un sourire un tantinet crispé illumine son visage. Une pointe d’interrogation, peut-être aussi ? Mélissa Grignard, 22 piges au compteur, noircit les pages de la chronique sportive depuis un bail. La triathlète se demande donc logiquement ce qui pourrait justifier qu’on s’intéresse à elle au-delà de ses chronos en natation. Fussentils instructifs, les classements du “tri” dépeignent assez mal les personnalités. A fortiori les “plus timides”. “C’est vrai que j’ai un tempérament réservé…”, glisse Mélissa en guise d’introduction.
Depuis toute gamine, le sport lui sert d’exutoire. Encore aujourd’hui, la titulaire d’un Brevet d’Etat de natation n’envisage pas son avenir sans sa “dose journalière d’efforts” en tout genre. Dans quelques jours (23 mai), la Poitevine de coeur mènera la délégation du Stade Poitevin à Dunkerque, pour la première étape du Grand Prix de Division 1. Une fierté et un devoir dont elle mesure d’ici les sacrifices à consentir.
“Une expérience de vie”
Pourquoi ? Depuis février dernier, Mélissa a rejoint Saint-Raphaël (Var) et son champion de chéri. Un certain Aurélien… Raphaël, la star montante du triathlon français. “Lui vise clairement les Jeux Olympiques de Londres…” Elle, aspire à le soutenir sur le sentier de la gloire. Cet exil varois, Mélissa l’envisage comme “une expérience de vie”. La première ou presque loin de son cocon poitevin dont elle avait “fait le tour”. Loin aussi de sa famille, qui compte tant pour elle.
Dans l’ombre de son père, Bruno président du Stade poitevin triathlon, Mélissa s’est fait un prénom et forgé un palmarès reluisant(*). “C’est grâce à lui que j’en suis là…” Et pourtant, Bruno Grignard n’a semble-t-il jamais épousé les contours du patriarche à l’ambition débordante pour ses rejetons. Si l’aînée des Grignard a persévéré dans le sport, Simon (18 ans) privilégie désormais ses études. Quant à Roxanne (12 ans), elle fréquente la piscine municipale, comme Mélissa en son temps. Sans préjuger de l’avenir. “Je crois que mes parents nous ont toujours encouragés à faire ce que nous souhaitions. C’est quelque chose d’important.”
“J’adore les enfants !”
Dans sa vie de “jeune femme ordinaire”, la Triathlète sait qu’elle peut compter sur sa mère, “sa confidente” comme elle la qualifie affectueusement. Aide-soignante à domicile au CCAS de Poitiers, madame Grignard veille sur sa tribu avec bienveillance. Comme en juin 2008, lorsqu’elle dut consoler sa fille, victime d’une fracture du bras lors du Grand Prix de Paris. Une chute de vélo qui la mit sur le carreau pendant plus de six mois. La tuile. “Après ça, j’ai vraiment douté. J’en avais ras-le-bol. Et puis, c’est reparti.” Jusqu’à quand ? Elle concède volontiers que sa carrière est plus derrière elle que devant. Qu’à cela ne tienne, cette fidèle lectrice de Guillaume Musso et Marc Levy trace déjà les grandes lignes de sa vie future. “J’adore les enfants. Avec eux, je m’éclate. Alors, je me vois bien enseigner la natation.”
En attendant, Mélissa Grignard profite du soleil et des plages varoises. Fidèle à la famille du triathlon, fidèle à sa famille tout court. Loin des yeux, près du coeur.
(*) Mélissa Grignard figure depuis plusieurs années dans le Top 10 national de sa catégorie. Elle a notamment décroché une médaille de bronze lors des championnats de France catégorie cadettes, en 2004.
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