mardi 24 décembre
Discrète mais déterminée, Monique Pizzini entend bien faire avancer le droit des femmes dans la région Poitou- Charentes. Une nouvelle étape et un nouveau défi dans la carrière de cette fonctionnaire en mouvement.
Ses racines italiennes sont trompeuses. Monique Pizzini n’est pas très expansive. C’est même avec un zest de timidité et de retenue que cette quinquagénaire native de Lorraine se dévoile. Durant toute sa vie professionnelle, la nouvelle Déléguée aux droits des femmes pour la Région Poitou-Charentes a pratiqué ainsi. Avançant pas à pas, sans jamais brusquer les choses. Loin de la fougue et de la théâtralité qui caractérisent parfois ces Transalpins dont elle se dit encore si proche. “Mon mari et moi sommes tous les deux d’origine italienne. Précisément du Val d’Aoste et du Val de Garde où nous nous rendons très régulièrement.”
Fonctions à hauts risques
Cette discrétion n’a pas empêché Monique de collectionner les fonctions de haut niveau au sein de l’administration préfectorale. Comme autant de justes récompenses de brillants études menées à l’Institut régional d’administration de Metz. Tour à tour attachée au cabinet du préfet du Haut-Rhin, chef de bureau des services extérieurs de l’Etat, puis du Plan, chargée de com du plus jeune préfet de France à la Préfecture du Territoire de Belfort jusqu’en 1995, Monique Pizzini n’est pas arrivée dans la Vienne par hasard. Son CV en dit long sur sa propension à relever les défis en optant le plus souvent pour des postes “casse-gueule”.
“C’est vrai que j’ai souvent choisi des fonctions innovantes, un peu risquées, sourit-elle. Par exemple, en 1988, j’ai été chargée d’élaborer le schéma directeur informatique de la mairie de Belfort. Dans la Vienne, à la tête du service des moyens et de la logistique, j’ai supervisé la construction de l’extension de la préfecture. Deux aventures humaines formidables qui m’ont construite et permis de m’inscrire très tôt dans la nouvelle politique de modernisation de l’administration.” Installée dans la Vienne depuis 1995, Monique y poursuit son petit bonhomme de chemin, battant en brèche les vicissitudes de la vie.
“Vaincre les peurs”
Hyper volontaire, cherchant à maintenir un équilibre souvent fragile entre épanouissement professionnel et personnel, la Déléguée régionale aux droits des femmes entend justement faire avancer la cause de ses “soeurs” picto-charentaises. “Mes priorités d’action sont l’égalité professionnelle et salariale ainsi que la lutte contre les violences faites aux femmes.”
Les mots qu’elle choisit pour évoquer le sujet des violences faites aux femmes, “grande cause nationale 2010”, transpirent la pudeur et l’humanisme. “C’est toujours un sujet délicat car on est ici dans l’intime, assure-t-elle. Mais il faut inciter les femmes victimes de violences à briser le mur du silence et à vaincre leurs peurs”. Elle enchaîne : “Il existe aujourd’hui, au sein des commissariats et des gendarmeries, une qualité d’écoute exemplaire.” Puis s’enflamme : “Bien sûr, c’est toujours un déchirement pour des femmes de porter plainte contre leur mari, mais elles doivent savoir qu’elles trouveront face à elles une oreille attentive, avec de vrais travailleurs sociaux formés et déterminés à les aider. Aujourd’hui, le droit est de leur côté.” La voix de Monique Pizzini se fait alors plus ferme et plus sûre. La passion l’emporte soudain. L’Italie n’est peut-être plus très loin.
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