Le Poitevin Michel Roger, ministre d'Etat de la Principauté de Monaco, animera une conférence sur "La Principauté de Monaco, la France et l'Europe" aujourd'hui à 17h, dans l'amphi Hardoin (fac de Droit, centre-ville). En mars 2010, le 7 lui consacrait un portrait dans la rubrique "Face à face". Le voici...
Homme de loi, politique, haut fonctionnaire, Michel Roger entame une nouvelle vie en endossant l’habit de ministre d’Etat de la Principauté de Monaco. Une dernière fonction prestigieuse pour celui qu’on appellera désormais l’homme du Rocher...
Il dit apprécier Hitchcock et ses films à suspense. Cependant, jusqu’à maintenant, rien ne rapprochait Michel Roger du réalisateur britannique. Le 29 mars prochain, en endossant officiellement l’habit de ministre d’Etat de la Principauté de Monaco, l’ancien directeur de cabinet de René Monory à l’Education nationale et au Sénat va entamer une nouvelle vie sur le Rocher. Là même où une certaine Grace Kelly, actrice fétiche du cinéaste, donna un sens à sa vie en épousant Rainier III, le père d’Albert…
A l’aube de ses 61 ans, Michel Roger, lui aussi, embrasse un destin improbable. Un destin tout droit sorti de l’initiative d’Albert II qui a choisi de faire de ce juriste son “Premier ministre.” “Un honneur, une marque de confiance du Prince Albert II, mais aussi une énorme responsabilité”, concède cet habitué des arcanes du pouvoir, qui a navigué entre la haute fonction publique et l’administration centrale. Ce sont justement ses qualités de juristes et son expérience de la haute administration qui ont séduit le Prince Albert. En juillet 2007, celui-ci n’avait d’ailleurs pas hésité à le nommer membre du Tribunal suprême de Monaco. Une étape…
“Une nouvelle aventure professionnelle”
Aussi prestigieuse soit-elle, cette énième fonction n’impressionne pas cet ancien collaborateur d’hommes politiques de premier plan : Jean Lecanuet, l’européen passionné, René Monory, le bâtisseur visionnaire, et Jean-Pierre Raffarin, le décentralisateur. “Des valeurs qui constituent les fondements de mon engagement politique”, admet-il.
Michel Roger a aussi travaillé à son compte, ferraillant au niveau local en menant la liste RPR-UDF en 1989 aux élections municipales à Poitiers. Des joutes politiques locales qui, paradoxalement, n’ont cessé de le ramener, hier vers Paris, et demain… sur les rivages de la Méditerranée. Désormais, c’est le Prince Albert et ses 33 000 sujets qu’il va servir. “Une nouvelle aventure professionnelle commence pour moi.” A quelques jours de sa prestation de serment, Michel Roger ne cache pas son impatience de mettre en musique la politique du successeur de Rainier. “Albert II est un prince visionnaire qui a une idée claire de l’avenir de la Principauté autour de trois axes principaux : la protection de l’environnement, la qualité de vie et le développement économique.”
Monaco : entre formulE 1 et réforme des retraites
Visiblement, la charge n’effraie pas l’ancien sherpa de Monory. “J’ai beaucoup appris de cet homme hors du commun. Une chose en particulier : qu’il ne fallait jamais regarder en arrière et sans cesse aller de l’avant.” A l’heure de quitter la Vienne, Michel Roger ne se retournera pas. Direction Monaco. Ses minuscules 2 km2 de superficie, ses milliardaires, sa ville hyper sécurisée, son Prix de Monte-Carlo et son Grand Prix de F1… L’homme réservé, mesuré en tout, s’accommodera de ces paillettes. D’ailleurs, ses premiers dossiers épineux l’attendent : la réforme des retraites et le tracé de la ligne LGV… La France et la Vienne ne seront décidément pas très loin.
Christophe Mineau
Publié pour la première fois le 17 mars 2010.