Message reçu avec les Bodin’s

Ils sont de retour ! Après la Corse et la Thaïlande, les Bodin’s partent au Maroc. Et qui dit nouvelle destination dit nouveau combat : lutter contre la désertification des campagnes et valoriser l’artisanat. Malgré quelques lourdeurs et un scénario fragile, le duo fait passer le message.

Charlotte Cresson

Le7.info

Pouziou-les-trois-Galoches se meurt. Les jeunes s’y font rares, tout comme le travail. Mais une solution peut tout arranger : l’implantation d’une usine de fromages industriels. Seulement voilà, cette industrialisation forcée n’est pas du goût de Maria Bodin (Vincent Dubois) qui fabrique elle-même son fromage artisanal. La fermière « à la dent dure » et son benêt de fils Christian (Jean-Christian Fraiscinet) vont alors tout faire pour faire capoter le projet d’usine et sauver leur production, mais aussi et surtout leurs valeurs. De Pouziou au désert marocain, en passant par le Salon de l’agriculture de Paris, le duo, accompagné par Rocco le bouc nymphomane, se lance ainsi dans une aventure rocambolesque et part définitivement en vrille. Après Les Bodin’s en Thaïlande qui abordait le suicide des agriculteurs, nos voisins d’Indre-et-Loire poursuivent leur mission de porte-parole avec ce quatrième long-métrage, tourné en partie au Maroc et dans le Sud-Touraine. Fervents défenseurs du monde rural, les acteurs consacrent naturellement ce nouveau film à la désertification des campagnes et l’industrialisation forcée. Le duo lance ainsi un message fort, notamment aux « capitalistes en cravate qui veulent apprendre [leur] métier » aux agriculteurs. Mais rassurez-vous, la comédie est bien là. Énergique (peut-être un peu trop), Les Bodin’s partent en vrille a des allures de Very Bad Trip… avec la lourdeur que cela implique et un scénario sans queue ni tête. Friands des courses-poursuites, les comiques et le réalisateur Frédéric Forestier renouvellent l’expérience et ne laissent ainsi que peu de répit au spectateur, « victime » aussi de quelques longueurs. L’humour est potache, le vocabulaire fleuri mais les rires vont bon train. En somme, un film imparfait aux allures d’exutoire pour le duo formé en 1994 qui réussit à faire passer son message. Mission accomplie donc.  

Comédie, de Frédéric Forestier avec Vincent Dubois, Jean-Christian Fraiscinet, Guillaume Clerice (1h45). 

DR

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