A eux l’Europe !

Fleuristes, chocolatiers, bientôt coiffeuses et techniciens cycle... La mobilité européenne se conjugue désormais au pluriel au sein du campus des métiers de Saint-Benoît. Avec des apprentis ravis de leur séjour.

Arnault Varanne

Le7.info

Steven Mérigaud a le sourire. Comme douze de ses camarades de promo, l’apprenti en 2e année de CAP chocolatier a passé quinze jours en Belgique, de la mi-février à début mars. Deux semaines à Drogenbos -à quarante minutes de Bruxelles- enrichissantes à tous points de vue. « Je ne connaissais pas du tout le pays, j’ai découvert des paysages, des musées... et je suis tombé dans une entreprise familiale vraiment super. » A l’issue de l’immersion au sein de la boulangerie Gâteau -ça ne s’invente pas -, ses patrons éphémères lui ont même proposé un contrat à durée indéterminée. 
« J’y réfléchis, avance-t-il. En tout cas, j’ai vite été à l’aise. J’ai pu réaliser une pièce artistique avec le chef Quentin Erisay. Et j’ai aussi appris de nouvelles techniques pour faire de la pâte à chou, des flans. » Steven Mérigaud a désormais « envie de voyager » 
et ne se fixe plus de limite, hormis celle d’embrayer sur un BTM (brevet technique des métiers). En candidat libre avec un contrat de salarié outre-Quiévrain ? Tout semble ouvert.

Entre quinze jours 
et trois semaines

Le campus des métiers de Saint-Benoît met désormais l’accent sur les mobilités européennes collectives via le programme Erasmus +. « L’idée est de toucher le maximum d’apprentis, commente Kevin Touret, professeur cycles et référent mobilité Erasmus. C’est pour cette raison que nous ne proposons plus de mobilité individuelle. La durée est désormais moins longue, entre quinze jours et trois semaines. » 
L’établissement s’est fixé comme objectif « au moins trois séjours » 
par an. Ce sera quatre en 2024-2025. Les fleuristes (Pays-Bas) et les chocolatiers (Belgique) ont ouvert le bal, les coiffeuses et techniciens cycle leur emboîteront le pas à Groningue, aux Pays-Bas, du 8 au 21 juin. En pratique, le CFA s’appuie sur un prestataire chargé de gérer la logistique. Déplacement, hébergement, alimentation... « Chaque séjour nécessite pas mal de travail administratif en amont et un encadrement pendant, d’autant que certains apprentis sont mineurs », abonde Kevin Touret. Quoi qu’il en soit, les liens se resserrent à l’intérieur d’une promotion, autour d’un repas, d’une visite...

« Ils reviennent 
transformés »

Deux encadrants accompagnent systématiquement les groupes et sont donc aux premières loges pour assister à la mue de ces apprentis « dont certains n’ont jamais voyagé et ne parlent pas bien anglais ». « Ils grandissent d’un coup. Les plus introvertis s’ouvrent et ils reviennent transformés », confirme Kevin Touret, lui-même accompagnateur. Aussi bénéfique soit-il, Erasmus +
nécessite de jongler avec les emplois du temps de manière à ce que les patrons français consentent à laisser partir leurs apprentis. La maturité professionnelle est à ce prix.

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