L’eau de demain

Pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable du bassin de Châtellerault, Eaux de Vienne mise sur des forages souterrains. Un quatrième point de captage est actuellement en cours d’exploration dans le secteur du Nerpuy, à Naintré.

Pierre Bujeau

Le7.info

Garantir un accès à une eau en quantité suffisante et de qualité sera l’un des grands défis des prochaines décennies. Aujourd’hui, l’eau destinée aux habitants du Châtelleraudais est puisée dans la Vienne. Problème : elle est de plus en plus exposée à la pollution liée au réchauffement climatique. En effet, lorsque la température de la rivière atteint 25°C, des cyanobactéries se développent, obligeant l’exploitant à augmenter ses traitements. Pour limiter ce risque, le syndicat Eaux de Vienne diversifie ses sources d’approvisionnement. 
« Depuis 2020, nous avons installé quatre forages. L’idée est de puiser dans les nappes à 300m de profondeur », explique Lionel Sibileau, hydrogéologue à Eaux de Vienne. Ces captages seront raccordés à la future usine de traitement d’eau potable qui remplacera l’actuelle, devenue obsolète. « Les travaux sont prévus en 2026 dans la zone économique des Bordes, entre Châtellerault et Naintré », précise Rémy Coopman, président de la régie. L’ensemble du projet, comprenant l’usine et le forage, coûte 30M€.

Quels avantages ?

L’eau prélevée dans les nappes est de bien meilleure qualité du fait de son filtrage par les différentes strates de la terre. Elle nécessite donc peu de traitement avant distribution. « Le premier forage est déjà raccordé au réseau d’eau potable et nous constatons des bénéfices immédiats sur la qualité de l’eau. Elle est bien plus riche en minéraux que celle issue de la rivière », souligne Maëva Rival de Rouville, ingénieure grands projets chez Eaux de Vienne. Cette ressource est aussi renouvelable, à condition d’être exploitée de manière raisonnée. Avant d’entamer les travaux de cette « manufacture d’eau », les forages doivent donner satisfaction sur la qualité et la quantité d’eau potable prélevée. A l’heure actuelle, seuls deux sont terminés. Un troisième, au Bois-Granger à Naintré, est en phase « d’expérimentation » 
et affiche des résultats « très positifs ». Quant au dernier, implanté sur le site du Nerpuy, en bordure de la D910, il est encore en test jusqu’à fin mars. Aucune date n’a encore été annoncée pour la mise en service de l’installation.

À lire aussi ...