mardi 24 décembre
De mairie en gare. Un kilomètre de rues entrelacées, ciselées dans la pierre d’un plateau disparate. Le quidam y flâne, Audrey s’y époumone.
Pour cette jeune téléactrice au Centre national d’enseignement à distance, atteinte à sa naisse d’une amyotrophie spinale, chaque déplacement confine au chemin de croix. « J’ai peur des transports en commun, assure-t-elle, alors je me sers de mon fauteuil. C’est dur, mais je m’y plie. »
De mairie en gare. Un kilomètre de pentes et de contrepentes. De trottoirs exigus en artères pavées, l’avancée est saccadée et tourmentée. « Le premier écueil, explique Audrey, en sortant du parvis de l’Hôtel de Ville, c’est de franchir les deux bateaux qui séparent le trottoir de la chaussée. C’est trop encaissé. » Ce n’est qu’un début. Le périple s’évade bientôt dans le secteur pavé de la rue des Grandes Ecoles. « C’est un peu moins cahoteux que la rue Gambetta mais plus incliné, poursuit la demoiselle. L’un ou l’autre, il faut y passer. »
Escale au TAP
Au bout de la ligne droite, bifurcation à gauche par la rue Edouard-Grimaux. « C’est le seul passage possible, mais aussi le seul où je sois obligée de rouler au milieu du bitume, faute de place sur les côtés. »
Dès lors, le plus dur est –presque - passé. Virage léger jusqu’à l’entrée du TAP. « Ils ont récemment réduit l’inclinaison mais c’est encore raide », sourit Audrey. Allez, un dernier petit effort ! L’ascenseur l’attend qui l’emmène illico boulevard Solférino. « Je descends alors jusqu’au pied de la rue Boncenne, en veillant à ne pas traverser au rond-point, avant… » Avant de s’embarquer sur la grande passerelle qui, en son centre, lui offre le réconfort d’un nouvel ascenseur pour la gare. « En tout, s’essouffle Audrey, cela me prend entre 20 et 25 minutes. » Et dire que dans ce sens-là, tout n’est que… descente !
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