Des marches pour nettoyer la nature sont organisées régulièrement, mais le nombre de participants diminue malgré des besoins toujours plus importants. Explications.
Océane, Alexandre et Émilie étaient pourtant motivés. Hélas, l’événement n’aura pas attiré le monde escompté. Ces étudiants de l'Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers (Ensip), membres de l’association FFE dédiée au Festival du film environnemental, avaient pourtant communiqué sur la Cleanwalk qui devait se tenir sur le campus de l’université de Poitiers jeudi dernier. Mais le ciel gris et les emplois du temps chargés ont eu raison de la motivation de leurs camarades. Sept courageux ont néanmoins pris part à cette marche destinée à ramasser les déchets sur le campus. Parmi eux, des étudiants mais aussi des personnes extérieures comme Manu, « venu dans le cadre du festival ». Équipés de sacs poubelles et de gants fournis par l’association, les marcheurs ont ratissé le campus. Et si, à 14h30 Manu et Laura n’avaient « pas ramassé grand-chose »,
une heure plus tard les sacs étaient bien plus volumineux. Dans la récolte, des emballages plastiques, des morceaux de PVC ou encore le « traditionnel »
mégot de cigarette. Face à ce triste butin, Emilie ressent de la frustration. « Je suis assez déçue car les étudiants font pourtant partie d’une génération sensibilisée à ces questions. » Peu de participants pour beaucoup de déchets donc. De son côté, l’association Cleanwalker de Châtellerault a dressé le même constat lors d’une marche organisée dans les rues, parcs et forêts de la ville le 30 octobre dernier.
Des besoins
pourtant présents
Le rendez-vous immanquable en la matière est sans doute le World CleanUp day qui se déroule chaque année au début de l’automne. En 2024, dans la région, 5 994 personnes dont 2 337 enfants se sont mobilisés. Résultat : 21,6 tonnes de déchets ramassées dont 395 515 mégots. En France, la même année, l’événement a attiré 140 000 participants. C’est
10 000 de moins qu’en 2023. Pour Elodie Fosseux, coordinatrice nationale du CleanUp Day, cette baisse de participation est multifactorielle. « Certains se disent qu’ils l’ont fait une fois et que c’est suffisant, d’autres participent à des initiatives différentes, comme planter des arbres par exemple. La météo joue beaucoup aussi. » Mais la coordinatrice insiste sur un point. « Le sujet des déchets est plus large, il ne s’agit pas simplement de ramasser car cela devrait être un réflexe. Nous devrions simplement moins consommer. » A Poitiers, une « brigade verte »
créée par la Ville devrait voir le jour cette année. L’objectif : compléter les sanctions appliquées par la police municipale, en cas de dépôt sauvage notamment. Un moyen pour la collectivité de poursuivre sa lutte contre les déchets diffus.