Vengeance, meurtres, mafia et violence à gogo, les amateurs de Scorsese apprécieront le premier long-métrage d’Akaki Popkhadze. Les autres trouveront le temps long.
Âmes sensibles s’abstenir. Les premières images donnent le ton. Après une première scène de torture, qui ferait (presque) regretter aux plus sensibles d’avoir pris leur place dans la salle obscure, un homme est abattu froidement par deux individus à scooter sur une terrasse du Vieux-Nice. Le réalisateur franco-géorgien Akaki Popkhadze démarre ainsi son premier long-métrage sur fond de violence, mafia et vengeance. Pilier de la communauté géorgienne locale, la victime laisse une veuve et deux fils que tout oppose. Le cadet, Tristan (Florent Hill), est sérieux et sage. Profondément croyant, il aspire à devenir diacre, puis prêtre… « si ça [lui] plaît ». L’aîné, Gabriel, a passé quelques années derrière les barreaux pour trafic de drogue. Une action qui l’a déshonoré aux yeux de la communauté. Grande gueule et violent, Gabriel, incarné par un Nicolas Duvauchelle méconnaissable, revient à Nice avec une idée en tête : venger le meurtre de son père. C’est parti pour 1h49 de violence, de drogue mais aussi d’émotions. Au-delà de l’intrigue sur la mafia géorgienne, vue et revue, Brûle le sang va en effet plus loin et s’éloigne des clichés faciles en s’immisçant dans le quotidien des membres de la communauté. Ia Shugliashvili joue notamment une veuve bluffante, profondément aimée par ses deux garçons à la dérive. L’ambiance est pesante et le suspense maîtrisé, avec un casting magistral, notamment grâce aux apparitions remarquées de Denis Lavant dans le rôle d’un « parrain » convaincant et de Finnegan Oldfield, accro à la cocaïne. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché donc pour encaisser les scènes brutales… et résister au tournis provoqué par la caméra embarquée et ses très courtes focales.
Thriller, de Akaki Popkhadze, avec Nicolas Duvauchelle, Florent Hill, Denis Lavant (1h49).