Aujourd'hui
Spécialiste des réseaux sociaux, Benoît Dujardin revient cette semaine sur la décision du patron du groupe Meta d’abandonner la vérification de l’information.
La triste nouvelle est tombée ce mardi 7 janvier 2025. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Mark Zuckerberg, patron de Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé la fin du programme de vérification de l’information (ou fact-checking). Jusqu'à l'élection de Donald Trump, il semblait pourtant encore croire en la « vérité ». Son groupe, Meta, avait mis en place un programme regroupant plus de 80 médias internationaux traditionnels pour vérifier les informations publiées sur ses plateformes. Parmi eux, la très prestigieuse Agence France Presse. Ce programme, perfectible, est abandonné. « Les récentes élections semblent être un point de bascule culturel donnant de nouveau la priorité à la liberté d'expression », a justifié Zuckerberg. Une liberté d’expression « à l’américaine » dirons-nous. Celle qui permet, par exemple, à Donald Trump d’affirmer sans sourciller pendant la campagne électorale : « A Springfield, ils [les migrants] mangent les chiens, ils mangent les chats… ils mangent les animaux de compagnie des habitants de la ville. »
A quoi faut-il s’attendre dans ce contexte où la post-vérité semble triompher ? Le réseau X (anciennement Twitter) en donne un aperçu édifiant. Elon Musk, soutien affiché de Trump, y a fait de la désinformation une routine. Ces derniers jours, une vidéo de Mel Gibson affirmant qu’un remède miracle contre le cancer serait caché au grand public circule massivement. Avec des commentaires du type : « Et étrangement, vous ne trouverez aucun média qui en parle ni aucun médecin de plateau TV ». Dans la guerre de l'information, la vérité a perdu un nouveau combat. Comment sortir de cette spirale infernale ?
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