Charlie

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne.

Je suis Charlie, tu es Charlie, nous sommes Charlie... Vraiment ? Toujours, dix ans après ? Le sondage Ifop publié la semaine dernière dans les colonnes de l’hebdomadaire satirique a de quoi rassurer les plus inquiets : 76% des Français sont favorables à la caricature, à toutes les caricatures, y compris religieuses. A la bonne heure ! Mais le diable se cache dans les détails. Et le « oui, mais... » sert bien souvent d’alibi à tous ceux qui trouvent que Charlie Hebdo est allé trop loin, que la satire à ses limites. Question de goût sans doute, certainement. Mais les principes sont intangibles, comme les limites fixées par la loi du 29 juillet 1881, celle qui fait référence en matière de droit de la presse. Dans un monde assez déroutant, où la modération n’a désormais plus droit de cité chez Méta (Facebook, Instagram), où Elon Musk se sert de X pour dézinguer les dirigeants européens tous azimuts, avouons qu’il y a de quoi être déboussolé. Pour ma part, je suis toujours Charlie. Très belle année 2025 sous le signe de la liberté, du dialogue et de la nuance !