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Il est revenu sur ses terres pour en vivre… A 38 ans, Edouard Laffenetre se lance avec enthousiasme dans un projet original : créer à Chauvigny son propre vignoble associant agroforesterie et éco-pâturage.
Les moutons se font une place en ville, comme sur le campus universitaire de Poitiers par exemple. On appelle cela l’éco-pâturage. Mais cette pratique pourrait-elle fonctionner au cœur des vignes, pour grignoter les mauvaises herbes sans attaquer les grappes ? Edouard Laffenetre en est convaincu. Surtout depuis qu’il a découvert les brebis d’Ouessant, l’île du Finistère. 40 centimètres au garrot. « J’ai fait le test. En relevant les lignes à 1,10m, impossible de les atteindre et, de mon côté, je ne suis pas plié en deux au moment de la taille et de la récolte. » En plus, les vignes sont aérées et se retrouvent moins exposées au gel. De quoi considérablement réduire le recours aux produits phytosanitaires.
L’éco-pâturage, c’est la base du projet de vignoble bio porté par Edouard Laffenetre. Il souhaite démarrer avec six hectares du côté de Chauvigny. 130 bêtes seront nécessaires pour bien faire. Cerise sur le « miget », il réintroduira dans le Poitou cette espèce de mouton noir menacée d’extinction. Les plantations sont prévues pour 2025 et les premières bouteilles en 2028. A 38 ans, ce viticulteur aguerri, diplômé du vénérable Institut Agro de Montpellier, veut désormais mettre son expérience au service de son propre domaine après avoir sillonné les vignes aux quatre coins du monde.
Cépages « tolérants »
Entre autres innovations écologiques, Edouard compte adopter les principes de l’agroforesterie : douze rangs de vignes, une rangée d’arbres, en privilégiant les variétés mycorhizées, autrement dit les plants à truffes. « L’objectif est de préserver la biodiversité et notamment les chauve-souris qui pourront m’aider à lutter contre le certains papillons qui abîment les vignes. » Il a la ferme intention d’utiliser des cépages « tolérants » aux pathogènes les plus répandus. « Certaines variétés, différentes de la vitis vinifera qu’on utilise en Europe, ont évolué avec le mildiou et d’autres maladies, elles se sont adaptées. » Reste que pour l’instant, France Agrimer, l’autorité compétente en matière d’Indication géographique protégée (IGP), n’autorise pas à planter ce genre de variétés. Le dérèglement climatique pourrait bien changer les choses. En attendant, Edouard affine son projet low-tech avec Neoloji, la Technopole de Grand Poitiers, et espère accueillir très vite des scolaires dans son vignoble-école.
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