Hier
Rien ne destinait Véronique Fagot à devenir Miss Poitou et encore moins Miss France. Lauréate de l’édition 1977, la Thouarsaise évoque une époque marquée par l’insouciance, loin de la médiatisation d’aujourd’hui.
1977, Star Wars sort sur grand écran, pendant que les Eagles triomphent avec l’iconique tube Hotel California. Et dans un petit coin du Poitou, le destin de Véronique Fagot s’apprête à basculer. Agée de 17 ans, la jeune « baba cool », comme elle aime se décrire, révise ses cours, bien déterminée à quitter Niort avec le bac en poche. Nul ne peut imaginer que cette Thouarsaise va être sacrée 47e Miss France, devenant ainsi la dernière représentante du Poitou à décrocher la couronne. « Mon oncle m’a inscrite à l'élection régionale un peu par hasard, avoue l’agente immobilière. Je me suis présentée au concours avec la robe de ma cousine qui faisait 20cm de moins que moi et des chaussures plates. » A la surprise générale, Véronique est sacrée Miss Poitou et, quelques jours plus tard, reine de beauté de l’Hexagone. « Ma vie a complètement changé. J’ai arpenté toutes les villes de France à l’arrière de la mythique DS avec Geneviève de Fontenay. Une véritable relation de confiance s’est créée, elle m’a convaincue d’intégrer le Comité Miss France. » Véronique a grandement participé à la promotion du concours, qui n’a été diffusé qu’à partir de 1987 sur France 3, animé alors par Guy Lux. Miss France a depuis connu un autre essor.
Nouvelle génération
Difficile d’établir des ponts entre l’édition actuelle et celle de 1977. La diffusion sur le petit écran d’un côté et l’avènement des réseaux sociaux de l’autre ont métamorphosé le concours Miss France. « Les prétendantes ont perdu en spontanéité, les discours sont formatés. Il faut dire que les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes. » Véronique évoque sans véhémence cette nouvelle génération de Miss, mais déplore la starification de tout un système. « Lorsque j’ai assisté à l’hommage à Geneviève, l’année dernière, j’ai remarqué un réel fossé entre les générations. L’argent prend beaucoup de place aujourd’hui. Désormais, la plupart deviennent influenceuses après l’émission, » note la jeune retraitée. Il est difficile de ne pas céder aux sirènes de l’argent devant les propositions de grandes marques, qui plus est à 20 ans. Véronique n’allumera pas sa télé samedi prochain, préférant garder l’image d’une époque libre et insouciante.
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