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Frédéric Bouvier : « La décarbonation repose sur trois piliers »
Catégories : Economie, Environnement Date : mardi 10 décembre 2024Le groupe Sorégies s’apprête à démarrer un plan de travaux sur cinq ans et 28,5M€ pour son siège poitevin et ses neuf antennes dans la Vienne. Avec sa filiale Alterna Energie, le fournisseur d’énergie avance sur tous les fronts, avec Frédéric Bouvier aux commandes.
Que contient votre plan de transformation du siège de Sorégies à Poitiers et de ses satellites ?
« Nous nous sommes interrogés sur comment nous devions travailler, vivre ensemble, comment nous échangeons avec nos partenaires et communiquons. La sûreté de site a aussi été un facteur à prendre en compte. Entre 2025 et 2030 (28,5M€ d'investissement, ndlr), nous allons donc totalement requalifier l’hectare du site poitevin et faire évoluer nos accueils clientèle -neuf implantations- vers des agences polyvalentes sur tous les enjeux de la transformation énergétique :
production photovoltaïque, consommation individuelle, rénovation énergétique... »
Les prix de l’électricité vont-ils baisser en 2025 pour les particuliers ?
« Sur une facture d’électricité, vous avez trois parties :
l’énergie, l’acheminement et les taxes. Cette dernière partie s’était rétractée dans le contexte du bouclier tarifaire. On sait depuis l’année dernière que les prix de l’électricité ont fortement baissé et qu’aujourd'hui ils atteignent une forme de palier autour de 65€ le MWh en base. Beaucoup d’éléments nous amènent à penser que cette stabilité devrait être la règle pour les quatre prochaines années, hors événement imprévisible. »
Le prix du MWh a fortement augmenté fin 2022, créant des difficultés pour les professionnels. Comment avez-vous géré cette situation qui a mis en péril certaines activités ?
« En 2023, nous avons écrit à nos clients en offre de marché pour leur dire que Sorégies compenserait intégralement, à titre exceptionnel, l’impact de la hausse du coût de l’énergie. Cela a représenté environ 100€ par client. La fiscalité ? (entretien réalisé avant le renoncement du gouvernement Barnier à augmenter les taxes sur l’électricité, ndlr). Revenir au niveau de la fiscalité d'avant-crise, ce n'est pas un message compatible avec l'ambition politique de marquer une vraie rupture dans les cinq prochaines années en termes d'électrification massive des usages fossiles. La décarbonation repose sur trois piliers : la sobriété, l'efficacité et l'électrification. Les deux leviers sont dans l’industrie et les mobilités. »
« On ne fait pas des énergies renouvelables pour chasser le nucléaire. »
Photovoltaïque, éolien, hydroélectricité, Sorégies investit massivement dans les énergies renouvelables depuis plusieurs années...
« On ne fait pas des énergies renouvelables pour chasser le nucléaire, mais en plus. Dans la Vienne, la consommation finale d’énergie s’élève à 13TWh, dont 4TWh d’électricité et 9 d’énergies fossiles. Pour atteindre un
« net zéro » à l’horizon 2050, on pourrait envisager que la moitié disparaisse et que l’autre moitié (4,5TWh) soit le fruit d’une électrification des usages. De notre côté, entre 2025 et 2030, nous allons investir 1Md€ pour porter notre capacité de production propre à 1TWh. »
L’acceptation sociale n’est pas toujours au rendez-vous quand on parle d’éolien ou de photovoltaïque. Comment convaincre ?
« L’intérêt d’un opérateur territorial comme le nôtre, c’est que toutes nos parties prenantes peuvent toucher du doigt l’impact vertueux de ce que nous faisons. Nos dix-huit parcs éoliens permettent d’approvisionner nos clients (280 000, ndlr) dans l’offre 100% Poitou Vert, que nous avons maintenue contre vents et marées entre -8 et -5% par rapport au tarif réglementé. Les énergies renouvelables amènent des coûts marginaux dont on doit pouvoir tirer parti. Après, l’acceptation se fait projet par projet, ce n’est pas binaire. Le fait d’avoir une gouvernance composée d’élus locaux est essentiel. »
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Ludivine Gonthier. 27 ans. Peint sa vie au gré de ses joies et de ses peines, guidée par son seul instinct. A élu domicile au bord du Clain, dans un atelier troglodyte loin des tumultes de la vie parisienne. Signe particulier : ne passe pas une journée sans peindre.