Le PRC 2 sort de terre

Sur le site de la Milétrie, à Poitiers, la construction du deuxième bâtiment du Pôle régional de cancérologie (PRC 2) marque l’ambition du CHU de rester un centre de référence pour la prise en charge des cancers solides et hématologiques. Réception des travaux prévue fin 2026.

Claire Brugier

Le7.info

Les premiers coups de pioche ont été donnés le 2 avril dernier, les derniers aménagements interviendront en 2026. La pose de la première pierre du PRC 2, la semaine dernière, était donc purement symbolique : l’extension du Pôle régional de cancérologie (PRC) est déjà en cours à l’arrière de la tour Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie, à Poitiers. Ce deuxième bâtiment va faire passer de 18 000 à 
28 000m2 la superficie du pôle, de 150 à 192 le nombre de places, de trois à sept le nombre de lits dédiés aux essais en phase précoce…

Depuis l’ouverture du PRC, en 2009, les entrées en hospitalisation complète ont augmenté de 18,1%, les rendez-vous en oncologie et hématologie en hôpital de jour de 74,5%, en radiothérapie de 8,75%. « La file active régionale (ndlr, nombre de patients uniques vus une fois dans l’année) est en augmentation », confirme la directrice du CHU Anne Costa, mettant en avant plusieurs facteurs, tels que « la hausse des dépistages précoces, la plus forte incidence de certains cancers, le vieillissement de la population et aussi une meilleure espérance de vie après traitement ».

Inspiré des Centres de lutte contre le cancer et adossé à un CHU, une originalité locale, le PRC 1 a fait du centre hospitalier poitevin une référence en matière de prise en charge des tumeurs solides et hématologiques. L’enjeu, avec l’extension, est non seulement de « rapprocher oncologie, hématologie et radiothérapie », 
mais aussi de « renforcer la capacité de soins de qualité, accessibles et innovants, pour les patients comme pour leurs familles », rappelle le Pr Nicolas Isambert. Au chapitre des progrès les plus récents, le chef du PCR cite l’immunothérapie, les thérapies ciblées, les conjugués anticorps-médicaments, les Car- T Cells en hématologie ou encore la médecine personnalisée.

Sur deux étages

Le nouveau bâtiment, dont la conception a été confiée aux cabinets TLR Architecture (Bordeaux) et Corset-Roche (Poitiers), se présentera en V. Il comprendra trois niveaux : au rez-de-chaussée la médecine nucléaire, la radiothérapie, la pharmacie et une unité de recherche clinique, au premier étage le plateau des consultations externes et l’hôpital de jour, et au second les services d’hospitalisation complète d’oncologie et d’hématologie. Des locaux techniques seront aménagés en sous-sol, ainsi qu’en terrasse pour le traitement de l’air. Comme l’a rappelé Frédéric Marchal, directeur construction et patrimoine, le bâtiment utilisera la géothermie, comme l’Agora avant lui, et des matériaux éco-responsables. Par ailleurs, « 100% des entreprises qui vont intervenir sur le chantier sont locales, dont 50% de Poitiers ». Le coût de l’opération s’élève à 52M€, hors équipements, auxquels s’ajouteront de nécessaires recrutements médicaux et paramédicaux. A défaut d’être un Centre de lutte contre le cancer, le PRC ambitionne de décrocher le label d’excellence européen « Comprehensive Cancer Center ». « Le cancer, insiste le Pr Isambert, est un défi médical, scientifique, sociétal et humain. »

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