Odile Chauvet : « Ça fait bizarre »

La halle de tennis de la Devinière porte désormais son nom. A 78 ans, et après vingt-cinq ans comme présidente du Stade poitevin omnisports, Odile Chauvet a tiré sa révérence. La dirigeante rembobine le fil des moments heureux et d’autres plus douloureux. Morceaux choisis.

Arnault Varanne

Le7.info

Une halle de tennis Odile Chauvet
« Ça fait bizarre... Quand c’est arrivé à mon copain Claude Brunet (qui a le complexe sportif de Québec à son nom aux Couronneries, ndlr), il m’a dit que ce n’était pas si mal que ce soit fait de son vivant. Finalement, il avait raison. La maire de Poitiers m’avait prévenue en janvier lors des vœux. »


25 ans de présidence
« C’est une grosse page de ma vie qui se tourne, forcément. Je quitte la présidence de l’omnisports avec 24 sections, plus de 6 000 licenciés et un effet Jeux olympiques dans certains sports comme le tennis de table, la natation et un peu l’escrime. Moi, j’ai toujours réussi à travailler avec tout le monde quel que soit le bord politique, j’en suis assez contente. C’est ma manière de fonctionner. »


Des petites joies...
« Quand j’ai dû prendre la présidence du Stade poitevin rugby après les problèmes financiers (2010, ndlr), les filles ont été championnes de France de Fédérale 2 en 2012 avec Philippe Bres comme entraîneur. Ça a été un bonheur formidable ! Avec l’équipe professionnelle de volley, je suis allée deux fois en déplacement en Estonie et en Laponie. Là aussi, ce sont des souvenirs extraordinaires. J’en ai plein d’autres... »


« A partir du moment où 
tu as de l’argent en jeu... »

... et des gros pépins
« Le dépôt de bilan du Stade poitevin volley en 2012 a été une sacrée affaire. On a dit au président (Thierry Février, ndlr) qu’il y avait 100 000€ de trou, deux jours après c’était 200 000€ ! On a eu droit aux prud'hommes, à toutes les procédures possibles. On a vécu plusieurs semaines avec les cabinets d’expertise comptable et d’avocats. J’ai demandé les comptes pendant des mois, Claeys (maire, ndlr) pareil, on ne les a pas eus. Ça fait partie de la vie de dirigeant, mais heureusement que j’avais une formation juridique. » 


Des couleuvres ?
« Je n’en ai jamais avalé ! Cela aurait été le cas si j’avais été au courant des problèmes financiers avant, mais là j’ai découvert les situations trop tard en devant trouver des solutions. Aujourd’hui, nous avons mis en place des garde-fous pour éviter d’en arriver là. Les sections sont obligées de présenter leurs comptes... Maintenant, à partir du moment où tu as de l'argent en jeu et où tu fais confiance à des gens qui sont bénévoles ou salariés, il faut contrôler. Si on ne rentre pas dans le cadre, qu’on ne respecte pas les statuts, ça ne marche pas longtemps. »


Et la suite ?
« Dans un certain sens, quitter mon poste (Ronan Nédélec lui a succédé le 15 novembre, ndlr) est un soulagement car la responsabilité est lourde. Comme j’ai dit aux présidents de club, je serai toujours à votre disposition si besoin mais je ne partagerai que les choses agréables. »

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