Pour leur premier long-métrage commun, les réalisateurs Fréderic et Valentin Potier relèvent le défi du biopic et relatent avec justesse et (beaucoup) d’émotion la vie hors du commun des pianistes Diane et Audrey Pleynet.
L’histoire de Diane et d’Audrey Pleynet semblait être écrite pour le cinéma. Pour la première fois réunis derrière la caméra, les réalisateurs Fréderic et Valentin Potier -père et fils- s’inspirent de la vie de ces deux sœurs jumelles, pianistes virtuoses, dont le destin prometteur a été bouleversé par la maladie. Dans Prodigieuses, les sœurs Pleynet deviennent les sœurs Vallois, « avec deux L. » Jeanne (Mélanie Robert) est anxieuse et introvertie. Claire (Camille Razat), elle, est plus affirmée. Fusionnelles, elles sont poussées depuis l’enfance par leur père, Serge (Franck Dubosc), à devenir les meilleures et finissent par être admises dans une prestigieuse école de musique allemande dirigée par le musicien Klaus Lenhardt (August Wittgenstein), exigeant, presque tyrannique. Leurs parents ont tout sacrifié pour elles, l’échec n’est pas envisageable. Seulement voilà, atteintes d’une maladie orpheline qui affecte leurs mains, les deux sœurs voient leur rêve se transformer en combat. Dans ce mélodrame juste et bouleversant, le duo Potier surprend. Sororité, résilience, le film pousse à l’introspection. La dureté du monde de la musique, le lien qui unit les jumeaux, la maladie, les sujets abordés en alternant récit et passages musicaux parlent au plus grand monde ou intriguent. Époustouflantes, Camille Razat et Mélanie Robert transmettent les émotions de leur personnage avec une justesse rare. La tristesse, un peu, la colère, beaucoup, mais aussi la souffrance : le spectateur ressent chacun de ces sentiments mis en valeur par la réalisation. De son côté, Franck Dubosc révèle une fois encore son potentiel d’acteur dramatique dans le rôle du père aux allures de coach de sportives de haut niveau. Un sans-faute.
Biopic, de Valentin et Fréderic Potier, avec Franck Dubosc, Mélanie Robert, Camille Razat, Isabelle Carré. 1h47.