La chronique littéraire de la semaine est signée Catherine Brunet.
L’intrigue. Été 1764. Au cœur des montagnes du Gévaudan (grosso modo l’actuelle Lozère), une série d’attaques meurtrières provoque l’effroi. Dans cette région rude et isolée, une bête féroce sème la terreur. Tapie dans l’ombre, elle rôde, surgit et dévore les habitants. Est-ce une créature démoniaque échappée de l’enfer ? Un animal dressé pour tuer ? Un monstre hybride de la famille des loups ? La question obsède Roger Desqeyroux, un colporteur qui arpente les chemins escarpés du Massif Central avec son âne et sa carriole. Épaulé par son apprenti, Mathieu, il se lance aux trousses du prédateur. Mais le mystère s'épaissit lorsque le marchand ambulant constate que la Malbête épargne son jeune compagnon à chacune de leurs rencontres...
Mon avis. Auteur d’une cinquantaine de romans régionaux et historiques, Gilbert Bordes nous plonge dans un incroyable fait divers devenu une affaire d’État. Une sombre affaire qui a défrayé la chronique en plein siècle des Lumières. Entre 1764 et 1767, une monstrueuse créature a dévoré une centaine de personnes, de jeunes bergers, des lavandières et des enfants. Depuis, maintes fois cité, étudié, raconté et transposé au cinéma, le mystère de la Bête du Gévaudan ne cesse d’intriguer et de hanter notre imaginaire collectif. De nos jours encore, toutes les hypothèses sont avancées, plus ou moins fantaisistes. Des terres arides du Gévaudan à la cour de Louis XV, Gilbert Bordes signe un roman captivant. Mêlant aventure et histoire, le récit, servi par une plume aguerrie, est bien documenté grâce à un minutieux travail d’enquête. Fascinant.
La Malbête, de Gilbert Bordes
- Editions XO - 352 pages - 21,90€.