Les premiers catalogues de jouets sont à peine arrivés dans les boîtes aux lettres que les prescriptions de Noël s’abattent sur les parents en quête du Graal : le cadeau qui fera plaisir aux enfants !
Ainsi commence le ballet des « qu’est ce qui te ferait plaisir ? », « As-tu fait ta liste au père Noël ? », « Ne tarde pas à passer ta commande ! ». Vient ensuite le calendrier de l’Avent qui va accélérer le timing, mettre toute la maison en ébullition et entraîner les parents dans une tournée infernale des magasins de jouets et autres sites spécialisés, armés de la précieuse liste. Les semaines à venir vont plonger beaucoup de familles dans la dictature du « Je... u ». J’entends par là l’injonction forte de trouver la bonne idée, le bon jouet et donc d’être un bon parent. Alors que les plus jeunes sont déjà la proie d’un harcèlement publicitaire quotidien, le parent vient renforcer ce prosélytisme par ses attentes du choix fait par son enfant. Ainsi, pendant plusieurs semaines, les enfants sont au centre d’une pression qui leur donne l’illusion que leur choix et leur envie dirigent (dominent) le monde. Et qu’on ne vit que pour exaucer leurs souhaits. Or, comme l’explique le Pr Daniel Marcelli dans son dernier livre Trop de choix bouleverse l’éducation, la fonction parentale est de guider les enfants. Ils ne peuvent pas être rendus responsables de leurs choix, du fait de leur immaturité. Et combien de parents seront déçus de la fugacité avec laquelle les enfants jouent avec leur nouveau jeu, vite blasés et dans l’attente qu’on assouvisse leur prochain désir ? Parmi les parents que j’accompagne, nombreux sont ceux qui se disent dépassés par la dictature du « jeu » mais aussi du « je veux » de leur enfant. L’assouvissement de cette exigence matérielle ne répond pas au besoin fondamental des plus jeunes. Ce dont les enfants ont le plus besoin, c’est de temps de qualité partagé avec leur(s) parent(s). Aussi, je vous invite à réfléchir à ce que représente la période des fêtes : un temps dédié aux proches et à la création de souvenirs. Privilégiez les promesses de moments partagés aux achats en tous genres. Prenez le temps de faire des choses ensemble et de transmettre ce qui vous est cher, que ce soit une passion, un sport, de la musique. Faites don à votre enfant de votre univers, car nul doute que son plus beau cadeau, c’est vous !
Contacts : 06 82 34 20 08 - sophro.parentalité86@orange.fr.
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Ludovic Gicquel. 51 ans. Chef du pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au centre hospitalier Henri-Laborit, à Poitiers. Fait référence à l’échelle nationale. Maritime de naissance, attaché à ses racines. Signe particulier : s’est promis de décrocher son CAP de pâtissier avant sa retraite.
