Un bon point pour Louise Violet

Sabots en bois et linge lavé à la main... Eric Besnard remonte brillamment le temps avec Louise Violet. Le réalisateur dépeint une époque charnière pour les enfants des campagnes, enfin libres de pouvoir choisir leur destin grâce à l'école.

Charlotte Cresson

Le7.info

1889. L’instruction est gratuite, laïque et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans depuis sept ans. Mais tout le monde n’aspire pas au changement. Dans le nouveau film d’Eric Besnard, Alexandra Lamy campe Louise Violet, une institutrice au passé difficile nommée dans un petit village du Puy-de-Dôme. Le bout du monde. La citadine, loin d’être en terrain conquis, doit faire face à l’hostilité des ruraux qui ne sont pas prêts à se séparer de leurs enfants, si précieux dans les champs mais pas seulement. La peur du changement, du pouvoir de l’instruction et de l’étranger sont des éléments centraux de ce film joliment réalisé dont le côté (volontairement ?) scolaire et les quelques longueurs se font rapidement oublier grâce à l’originalité et à la justesse du scénario. Si parler de l’école des blouses, des encriers et des bonnets d’âne a déjà été fait à maintes reprises, les balbutiements de l’école de la République, eux, n’ont que rarement été abordés au cinéma. Eric Besnard parvient à recréer des scènes de vie rurale et toutes les difficultés que cela implique sans (trop) tomber dans la caricature. Côté casting, Alexandra Lamy, peu habituée aux films en costume, endosse le rôle d’une Louise Violet convaincante et juste. A ses côtés, Grégory Gadebois joue un maire de village bourru mais attachant, sans artifice. L’accent est aussi mis sur la photographie, autre nouveauté de l’époque mise en avant dans Louise Violet. Les lumières sont belles, mises en valeurs, et les paysages du Puy-de-Dôme sublimés. Un bon moment en somme pour une piqûre de rappel nécessaire sur l’importance de l’instruction mais aussi sur la place occupée par les femmes et les enfants dans l’histoire et la société. Les messages sont multiples et font écho au présent. 

Drame, Historique, par Eric Besnard. Avec Alexandra lamy, Grégory Gadebois, Jérôme Kirsher. (1h48).

 


 

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