Juré n° 2 : coupable !

Dans son nouveau et peut-être ultime long-métrage, Clint Eastwood pose sa caméra dans un tribunal de Géorgie. Malgré un point de départ intéressant, la réalisation, classique et attendue, manque terriblement d’originalité.

Claire Brugier

Le7.info

Sera-ce le dernier film de Clint Eastwood ? C’est en tout cas ainsi qu’est présente Juré n°2. A 94 ans, l’acteur et réalisateur à l’immense filmographie passe de nouveau derrière la caméra pour mettre en lumière le dilemme moral d’un presque-père de famille. Juré dans un procès pour homicide, Justin Kemp se découvre impliqué dans l’affaire. Sale coïncidence pour ce Monsieur-tout-le-monde mais aussi pour Nicholas Hoult qui l’incarne. L’acteur britannique se voit en effet contraint d’afficher durant près de deux heures un air congestionné et coupable qui semble le désigner au monde entier… sauf à ses collègues jurés et à la cour !
Les vingt premières minutes suffisent à poser l’intrigue. Quant aux suivantes, elles vont et viennent entre les délibérations du jury, la salle d’audience et des flash-backs excessivement redondants ravivés par les témoignages des uns et des autres. Clint Eastwood filme la cour sous tous les angles et ne résiste pas à dédier deux plans à la statue de la Justice qui trône devant le tribunal, les yeux bandés et une balance dans les mains. On l’aura compris, le réalisateur a à cœur de mettre en avant le système judiciaire américain, ce qu’il a de bon et de moins bon, comme ses accointances avec le monde politique.
Malheureusement, l’originalité n’est pas au rendez-vous de ce film de procès trop convenu, qui rappelle d’innombrables séries américaines du genre où des levers et couchers de soleil sur la ville marquent le défilé des jours. La réalisation, d’une simplicité déconcertante, est au diapason de la bande-son classique qui accompagne les tergiversations des uns et des autres, sur fond de bien-pensance. Ah ce regard de l’ambitieuse procureure Faith Killebrew, tailleur pantalon et chemise en soie, sur la devise nationale des Etats-Unis, « In God we trust »… Reste la scène finale, courte et silencieuse, qui autorise enfin le spectateur à imaginer.

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