Accepter le mystère de la vie

Coach professionnelle certifiée et enseignante en méditation de pleine conscience, entre autres pour Petit Bambou, Laurence Thomas vous propose toujours des chroniques résolument apaisantes.

Le7.info

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Au restaurant ce soir… C’est l’une de mes adresses préférées pour le café d’après-concert. J’ai ma place préférée, juste derrière l’immense baie vitrée qui donne sur la place de la Villette. A la table, juste à côté de moi, deux amis sont en grande conversation, très absorbés comme je peux le voir sur le visage captivé de l’un d’entre eux, tandis que l’autre me tourne le dos. Il me manque la moitié de la scène. Et je n’entends que la moitié de la conversation.

Me voici prête à imaginer tout un scénario : 
j’attrape quelques mots au passage et je comprends qu’il est question d’un empereur, ou peut-être plutôt d’une histoire de famille : « la mère et la grand-mère voulaient le pouvoir par-dessus tout… », « prisonnières de leur condition », « empoisonnée, sûrement assassinée ». Et tout un kaléidoscope commence à se dessiner, auquel mon esprit lui aussi exalté tente de donner sens et cohérence. Je cherche des indices en regardant au-dehors. Que sont-ils donc venus faire ici ce soir ?

Précisément au même endroit il y a quelques jours, n’est-ce pas l’un de mes bons amis indiens qui m’a renvoyée à moi-même en me disant avec un sourire ironique : « Vraiment, tu penses trop, tu réfléchis trop ! ». Amusé par cet insatiable besoin de comprendre, d’expliquer, de rendre cohérent. En définitive, la vie est-elle cohérente ? « Ah mais lui, il est complètement efféminé, il ressemble vraiment à son cousin. Et tout ça me laisse une drôle d’impression... » La suite se perd dans le doux brouhaha ambiant et dans la tiédeur du lieu et les vapeurs du côte de Grives qui s’exhalent de mon verre. Renoncer à comprendre. Et accueillir les choses telles qu’elles sont, même lorsqu’on ne voit qu’une partie du paysage...

Accueillir le mystère de l’incompréhensible comme une chose finalement acceptable, parce que c’est comme ça, parce qu’on ne peut pas tout comprendre, parce que tout ne nous est sûrement pas accessible. A l’image de cette tranquille philosophie indienne qui nous rappelle utilement que « c’est comme ça, et c’est sûrement bien aussi ». Et vous, cette semaine, où pourriez-vous choisir de mettre un peu d’apaisement en laissant les choses telles qu’elles sont, sans chercher à les comprendre ni à leur donner du sens. Enfin, peut-être pas tout de suite… ? Observer les pièces du puzzle qui sont à notre disposition et, pour le reste, laisser opérer le mystère de la vie. Très belle journée à vous et choisissez d’être heureux !

La chronique en audio : audmns.com/AnplWAc. 


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