Challenge relevé !

Avec un scénario a priori simpliste, Challenger surprend grâce à un équilibre parfait entre humour et émotions.

Charlotte Cresson

Le7.info

On ne va pas se mentir, à première vue, on pourrait se dire que Challenger ressemble plus à un « nanar » qu’à un film digne d’un César. Mais en réalité, la bande-annonce et le synopsis ne rendent pas justice à Varante Soudjian (le réalisateur) et à son équipe. Loin de tomber dans la facilité, Challenger est en effet parfaitement maîtrisé. L’histoire, que l’on pourrait comparer à la saga Rocky, est celle de Luka Sanchez (Alban Ivanov), un boxeur amateur qui doit se contenter de petits combats ridicules. Un événement finit cependant par le propulser, malgré lui, au sommet. Une comédie, certes, mais à l’humour dosé, oscillant habilement entre premier et second degrés. Les personnages sont attachants et le casting très pertinent. Alban Ivanov campe parfaitement le rôle de l’outsider et parvient à rendre crédibles les scènes de boxe amateur. Mais la belle surprise de ce casting vient sans doute Audrey Pirault, l’interprète de Stéphanie, la manageuse vive, dégourdie et sans langue de bois de Luka. Révélée sur YouTube, l’actrice apparaît ici pour la seconde fois aux côtés d’Alban Ivanov et devant la caméra de Varante Soudjian après La Traversée. On apprécie également les apparitions inattendues du rappeur marseillais Soso Maness pour son premier rôle au cinéma. Au-delà de l’aspect comique, Challenger invite le spectateur à réfléchir à ses propres ambitions et sa force mentale grâce au courage et à la détermination d’un Luka qui encaisse plus qu’il ne rend. Les amateurs de boxe sont également servis grâce à l’un des rares long-métrages mettant ce sport à l’honneur. Un film « coup de poing » donc ? Peut-être pas. Mais suffisamment bon pour passer un bon moment. 

Comédie, de Varante Soudjian, avec Alban Ivanov, Audrey Pirault, Soso Maness, David Salles (1h35). Au cinéma le mercredi 23 octobre. 

Ils ont dit...

Varante Soudjian (réalisateur) et Audrey Pirault (actrice)

Un Rocky à la française  

Varante Soudjian : « C’est complètement assumé. Nous sommes complètement fans de Rocky avec mon co-auteur Thomas Pone. Il n’y a pas un boxeur qui ne s’est pas identifié au personnage. Nous voulions réaliser une comédie sur la boxe et faire un film qui donne envie de boxer comme dans la saga. Ce serait la plus belle des reconnaissances. »

Audrey Pirault : « La boxe a été un sport très présent dans ma vie. Pendant le tournage, l’ambiance était incroyable, on avait vraiment l’impression d’être dans cet univers. »

La préparation d’Alban Ivanov

V.S : « Il a énormément bossé son endurance et il devait apprendre à bouger comme un boxeur. C’était très intense. »

A.P : « Alban est très impressionnant car c’était vraiment épuisant, même sans avoir à rendre les coups. Il se donnait à fond en plus des journées de tournage chargées. Il a d’ailleurs pour projet de monter sur le ring pour ses 40 ans ! »

Audrey Pirault et Alban Ivanov encore réunis

V.S : « C’est en effet le quatrième film que je tourne avec Alban et le deuxième avec Audrey. C’est agréable de travailler avec des gens que l’on connait, ça va plus vite. Il y a un rapport de confiance qui s’installe. Alban est capable de tout jouer et Audrey est une actrice extraordinaire avec qui je m’entends vraiment bien humainement. » 

A.P : « Alban est un vrai bosseur, très exigeant avec lui-même. On s’entend très bien, notre amitié se crée petit à petit. Quant à Varante c’est un vrai plaisir de jouer pour lui. Il sait exactement ce qu’il veut et sait parfaitement nous diriger. »

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