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Le Dietrich fête ses 40 ans. Et le cinéma, petit par la taille mais grand par la réputation, veut que la fête soit mémorable ! Rendez-vous donc de mercredi à dimanche boulevard Chasseigne, à Poitiers.
Immuable, le petit cinéma du boulevard Chasseigne n’a presque pas changé. Le ciné-club porté depuis le début des années 1960 par la Ligue de l’enseignement est devenu en 1984 Le Dietrich. Sa programmation s’est étoffée, moins étudiante et plus diverse, toujours audacieuse, et les générations ont continué à venir s’assoir dans son unique salle aménagée dans une ancienne écurie du quartier Dalesme, à Poitiers. Au fil des décennies, le petit cinéma est devenu une véritable institution culturelle de la ville, un lieu dont les Poitevins, même ceux qui ne le fréquentent pas, connaissent le nom. Et voilà qu’il s’apprête à fêter ses 40 ans ! Toujours résolument à la marge. « On présente souvent le Dietrich comme décalé, à la marge, même géographiquement dans Poitiers. Mais comme l’a dit Godard, la marge, c’est ce qui fait tenir les pages ensemble, rappelle la directrice du lieu Amélie Boisgard. Nous voulons mettre la marge en lumière : les invisibles, celles et ceux qu’on n’entend pas, les fous, les rebelles, les décalés, l’underground… Et faire de ces 40 ans un éloge de la différence et de la singularité. »
Anniversaire grand format
De mercredi à dimanche, la salle obscure du Dietrich va s’éclairer de tout ce qui a fait et fait toujours sa particularité, à travers une programmation de dix-sept films. Il y aura du vieux et du récent, du noir et blanc et de la couleur, de l’inédit et du culte, du documentaire et de l’animation pour petits et grands, de l’ici et de l’ailleurs, de l’engagé ou du simplement déjanté… Deux sorties 2024 saluées par le monde du cinéma sont programmées en ouverture mercredi, L’histoire de Souleymane, de Boris Lojkine, prix du jury Un certain regard à Cannes, et Vingt Dieux, de Louise Courvoisier (présente lors de la séance), prix de la jeunesse Un certain regard à Cannes et Valois de diamant à Angoulême. Une poignante mise en bouche avant les réjouissantes découvertes et retrouvailles sur grand écran annoncées jusqu’à dimanche.
De nombreux rendez-vous auront également lieu hors-champ, parmi lesquels, vendredi soir, un live spécialement créé pour l’occasion. « Tumultes », tel est son nom, mixera extraits de films et musique électronique avant la Nuit ultra Ven’hair et son concours de coupes de cheveux improbables « pour introduire notre nuit pleine de pellicules », explicite tout sourire la médiatrice Candice Motet-Debert. Cet anniversaire sera aussi l’occasion dimanche d’une séance « la tête dans le culte » avec Pulp fiction, de Quentin Tarantino -suivie d’un brunch-, et d’un vide-placards plein de promesses. Evidemment, Le Dietrich a convié à son anniversaire ses amis de longue ou fraîche date, comme la jeune Scène Maria Casarès voisine qui se chargera d’hydrater et sustenter les spectateurs, ou Agathe Gallo qui posera sur place les micros de Quartier libre, tous les jours à 19h30.
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