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L’interdiction d’installer des chaudières au fioul neuves est entrée en vigueur le 1er juillet 2022, mais leur entretien et leur réparation est toujours possible. Dans la Vienne, les propriétaires les poussent jusqu’en fin de vie.
Est-il obligatoire de rompre définitivement avec le fioul ? Pas vraiment. Le 1er juillet 2022, le gouvernement a décidé d’interdire l’installation de nouvelles chaudières au fioul. Le but ? Sortir complètement de cette énergie à l’horizon 2030. Mais cette mesure est à nuancer. Elle concerne en effet les chaudières dépassant 300g de CO2 par kWh, soit un fioul 100% fossile. En revanche, « l’utilisation du biofioul, composé de fioul fossile et d’huile de colza, reste autorisée et éligible à des subventions », indique Denis Allaume, conseiller Info énergie de Grand Poitiers. Dans la Vienne, l’heure ne semble pas être au remplacement des équipements. « Le parc fioul est assez grand, nous remplaçons les chaudières petit à petit mais dans la majorité des cas les gens préfèrent attendre qu’elles soient percées, en panne ou en fin de vie pour les changer », constate Thomas Dabilly, chargé d’affaires chez Desplebains-Foussette, à Châtellerault. Habitués à ce système de chauffage, les propriétaires temporisent souvent. « C’est une énergie facile et ils maîtrisent à peu près leur budget. » Difficile également de se décider à changer son mode de chauffage lorsque les prix sont avantageux. « Le prix du fioul a baissé depuis le début de l’année (1,125€ le litre, ndlr). Les gens préfèrent entretenir leur chaudière et rester sur ce qu’ils connaissent. »
Les alternatives
Certains, en revanche, se sentent prêts à sauter le pas et cherchent des alternatives. « Nous rencontrons ce type de comportement chez ceux qui achètent une maison. Ils ne veulent plus de fioul et font changer leur chaudière lorsqu’ils s’installent », note Thomas Dabilly. Parmi les alternatives privilégiées, « la pompe à chaleur et la chaudière à granulés de bois » arrivent en tête. Les personnes attachées au fioul peuvent, elles, se tourner vers la pompe à chaleur hybride. « Elle permet d’alterner entre deux énergies, fossile et renouvelable, en fonction de la température et de la puissance demandée. » Ces installations ont bien sûr un coût. Elles sont néanmoins éligibles à des subventions, contrairement aux chaudières fioul classiques. Parmi ces aides, MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro, le chèque énergie ou encore d’éventuelles subventions locales peuvent contribuer à sauter le pas. Attention toutefois à anticiper le coût de l’entretien avant de se lancer !
DR Desplebains-FoussetteÀ lire aussi ...