L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Dans le Larousse, le beauf est au choix un beau-frère, mais plus sûrement un « type de Français moyen, réactionnaire et raciste, inspiré d'un personnage de bandes dessinées ». Le Petit Robert (sic) évoque pour sa part une « personne peu cultivée, vulgaire, étroite d'esprit et phallocrate ». Les définitions qu’en donnent les deux dicos de référence de la langue française laissent peu de place au doute : le beauf est au mieux à éviter, au pire à rayer du cercle de ses connaissances. Le mettre au cœur de trois jours de festivités, à Poitiers, paraît de fait assez osé tant le qualificatif semble dénué de bienveillance. Et pourtant, exception faite du racisme et de la phallocratie, le beauf a la cote. Qu’il porte des chaussettes blanches avec des chaussures de ville, des vêtements colorés et kitch, laisse apparaître sa pilosité corporelle, qu’il s’exprime dans un français douteux, qu’il fasse des blagues de mauvais goût et ne jure que par des chanteurs has been ou une bagnole flashy -liste non exhaustive-, on lui pardonne presque tout. D’abord parce que la police du bon goût n’existe pas, ensuite parce que personne n’est vraiment à l’abri de ne pas être le beauf d’un autre. Un jour ou pour toujours. Amicalement beauf !