Grand Poitiers veut acheter une ferme

Le conseil communautaire de Grand Poitiers doit se prononcer vendredi sur l’acquisition d’une ferme à Jaunay-Marigny. Une nouvelle étape dans la construction du projet de Ceinture verte Centre-Vienne qui doit favoriser la pratique du maraîchage sur le territoire.

Claire Brugier

Le7.info

Grand Poitiers estime à 900ha la surface de maraîchage nécessaire à son autosuffisance en légumes. Avec environ 130ha actuellement, on en est loin. La création de la SCIC Ceinture verte Centre-Vienne, qui sera portée sur les fonts baptismaux le 18 octobre et fédère la collectivité, la chambre d’agriculture et la SAS Ceinture verte, doit contribuer à étendre les zones de maraîchage, notamment pour répondre aux exigences du Plan alimentaire territorial. Néanmoins, « l’objectif n’est pas l’autonomie mais de conforter notre capacité à produire », prévient Frédy Poirier, vice-président en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation. Comment ? En identifiant, avec le concours de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), des fermes maraîchères et en proposant un accompagnement aux potentiels exploitants. Grand Poitiers s’apprête ainsi à acquérir 36 des 60ha d’une ferme située à Jaunay-Marigny, une opportunité liée au départ en retraite de l’exploitant de l’EARL du Bois-Joli. La décision sera soumise au vote du conseil communautaire vendredi. Prix de vente : 1,93M€. « Ce n’est pas juste du foncier, précise Frédy Poirier, convaincu de la pertinence de cet investissement. Les terres, sableuses, sont propices au maraîchage et l’exploitation est opérationnelle, avec des bâtiments de conditionnement, une chambre froide, un hangar de stockage, des serres maraîchères, un système d’irrigation avec pompe, réserve… »

Optimiser les usages 
de l’eau

La question de l’eau, incontournable -surtout dans l’attente du vote de l’étude Hmuc (ndlr, Hydrologie, milieux, usages, climat, Le 7 n°657)-, se pose d’autant plus que « l’exploitation se situe sur une zone de forte contrainte en termes de disponibilités en eau », convient l’élu. L’activité précédente sollicitait une autorisation d’environ 
70 000m3 auprès de l’Organisme unique de gestion collective du Clain. La collectivité fait le pari de se contenter d’un volume de 15 000m3 prélevés dans le milieu naturel. « Ce sera sans doute trop juste, c’est pourquoi nous réfléchissons à des pratiques pilotes pour optimiser les usages de l’eau : une irrigation par goutte-à-goutte et non par aspersion, la mise en place de récupérateurs d’eau sur les toitures de la ferme, la possibilité d’un projet agrivoltaïque… » La ferme pourrait accueillir trois à quatre exploitants. « L’idée est d’en faire le deuxième site de la Ceinture verte », le premier, d’une dizaine d’hectares sur la zone d’Aliénor, étant actuellement en attente de solutions de récupération de l’eau. 


Si le conseil communautaire valide l’achat, il devrait se concrétiser en fin d’année, avant quelques travaux de configuration de l’exploitation à son nouvel usage et une mise en production « fin 2025 », avance avec prudence Frédy Poirier qui espère que la Ceinture verte Centre-Vienne inspirera d’autres territoires du département.

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