Le marché français en baisse de régime

Le bilan du mois d’août est catastrophique pour le marché français de l’automobile. Seules 85 977 voitures particulières neuves ont été immatriculées soit 24,3% de moins qu’en 2023. En cause ? Des véhicules trop chers et une baisse de confiance des acheteurs.

Charlotte Cresson

Le7.info

Difficile d’échanger avec un concessionnaire pour aborder l’état actuel du marché automobile français. Et pour cause, une véritable catastrophe s’est abattue sur les ventes de voitures neuves cet été. Les chiffres sont parlants : seulement 85 977 véhicules neufs ont été vendus en août contre 113 599 en 2023. Les concessionnaires enregistrent ainsi le pire mois d’août depuis 1976. Même constat en Nouvelle-Aquitaine, où une baisse de 27,6% a été enregistrée. Parmi les plus touchés, le leader Stellantis (Citroën, Peugeot, Opel…) a connu l’une des plus grosses baisses de ventes avec 31,7% d’immatriculation en moins. De son côté, Renault ne fait guère mieux avec -22,5%. « De manière générale, on remarque un gros frein sur les motorisations françaises », indique Vincent Horlacher, responsable d’agence du groupe Debard automobiles, à Dissay. Installé depuis un an seulement, le professionnel n’a pas encore d’historique de vente. Néanmoins, et contrairement à beaucoup de ses concurrents, le concessionnaire est satisfait de ses résultats qu’il explique notamment par une réponse en adéquation avec la demande du client. « Aujourd’hui, les gens cherchent de la disponibilité et du choix. Nous avons des véhicules en stock et une quarantaine de marques. » Une offre diversifiée qui amortit le recul des ventes des marques tricolores. 


L’électrique en berne

Été maussade aussi pour les voitures électriques. Après une bonne année 2023, les transactions se sont tassées pour finir par baisser le mois dernier. Trop chères, victimes d’une mauvaise presse et parfois source de déception, elles peinent à convaincre. « Les acheteurs entendent les médias remettre en cause leur côté écologique et il y a beaucoup de désillusion aussi, notamment par rapport à l’autonomie, les réparations et l’avenir des batteries », explique Vincent Horlacher. De nombreux clients attendent une baisse des prix. « Deux tiers des électriques sont financées par crédit classique ou par LOA (Location avec option d'achat, ndlr), mais à cause du manque de visibilité les mensualités sont très élevées. » La hausse du coût de l’électricité freine aussi les acheteurs. 


L’hybride a la cote

La surprise de l’été vient sans aucun doute de l’hybride. Véritable compromis entre le thermique et l’électrique -dont elle prend les avantages sans les inconvénients-, « la voiture hydride reprend des couleurs » 
et représente plus de 35% des ventes du mois d’août. Les véhicules les plus achetés au premier semestre 2024 restent malgré tout des modèles thermiques avec, dans le top 3, la Peugeot 208, la Renault Clio V et la Dacia Sandero.

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