Aujourd'hui
L’île de Sein est belle, heureusement. C’est au cœur de ses paysages qu’Hervé Mimran a choisi de poser sa caméra pour A l’ancienne, une comédie qui manque malheureusement de finesse et d’originalité.
Qu’importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse, dit-on. En ce qui concerne le dernier long-métrage d’Hervé Mimran, réalisateur d’Un Homme pressé (2018) et co-scénariste de Tout ce qui brille (2010), le flacon n’a de prime abord rien d’original : l’histoire de deux copains qui découvrent par une indiscrétion que le gagnant de la loterie se trouve parmi les habitants du village où ils vivent depuis toujours. Ni une ni une, ils se mettent en quête du chanceux qu’ils découvrent devant sa télé, le ticket de loto à la main, mort. Suspense… Que décident donc de faire les deux compères ? Détourner coûte que coûte le magot, évidemment !
Le flacon d’A l’ancienne s’annonçait donc très transparent mais restaient les acteurs, un trio de vieux briscards du gag et de la comédie, par ordre d’apparition Gérard Darmon (Henri), Chantal Lauby (Nadège) et Didier Bourdon (Jean-Jean). On comptait sur eux pour apporter un peu de couleur et de piquant à cette histoire. Peine perdue ! Ils ont beau se démener comme de beaux diables, rien n’y fait. Ils restent engoncés dans leurs costumes mal découpés, prisonniers de dialogues sans originalité, cadrés par une caméra qui semble s’ennuyer. Rien n’est épargné au téléspectateur, pas même la vision de Didier Bourdon chevauchant nu son scooter, cheveux aux vents sur un chemin côtier, le visage tordu par le désespoir… de voir d’envoler les 57M€ bien mal acquis. Le duo Darmon-Bourdon ne convainc pas, trop caricatural ou trop vu déjà, et fer de lance d’un scénario qui se paie grossièrement la morale chrétienne sans rien offrir en retour. Que de minutes de bobines perdues pour une simple balade sur l’île de Sein ! Durée de cette version française d’A la santé de Ned ! de Kirk Jones (1999) : une heure et demie. Ressenti : un très-long-métrage.
Comédie, d’Hervé Mimran, avec Didier Bourdon, Gérard Darmon, Chantal Lauby (1h30).
À lire aussi ...