mardi 24 décembre
Portée par la MJC Claude-Nougaro, l’épicerie solidaire de Montmorillon Mont’Epicerie a elle-même donné naissance à un atelier couture non moins solidaire qui s’appuie sur le recyclage de tissus.
Des ateliers couture, nombre de centres sociaux, tiers-lieux et structures du genre en proposent. A Montmorillon, la MJC Claude-Nougaro en abrite non pas un mais deux. Le plus ancien a son animatrice dédiée, ses créneaux hebdomadaires et ses adhérentes -ce sont surtout des femmes. Le second est en quelque sorte né au rayon fruits et légumes de l’épicerie sociale, sur une idée originale d’Isabelle, une bénéficiaire de Mont’Epicerie. De la récup’, rien que de la récup’ ! Tel est le leitmotiv des petites mains qui s’y activent tous les mercredis matin. Que confectionnent-elles ? « Des sacs pour les fruits et légumes », explique Elise Berthelot, accompagnatrice sociale. Enfin, les sacs -300 au total-, c’était au tout début, en septembre 2023. Un an plus tard, une bonne moitié d’entre eux ont été distribués à la cinquantaine de familles bénéficiaires de l’épicerie solidaire (trois pour chacune). Et « ils font fureur », dixit Isabelle, une « épicière » de Mont’Epicerie. Encouragé par ce premier succès, l’atelier solidaire continue de recycler draps et plaids, en lien avec le Secours populaire et la Croix-Rouge, pour en faire des pochettes, porte-cartes, étuis à lunettes ou encore lingettes démaquillantes, en somme « tout ce qui ne nécessite pas d’acheter de matériel supplémentaire tel que des sangles, des élastiques, des boutons… ». Ces objets du quotidien seront vendus à petit prix aux clients de l’épicerie sociale ainsi que lors d’événements organisés par la MJC. « Mais ce n’est pas tant ce que l’on fait qui importe que de le fait d’être ensemble, de participer à un projet collectif et solidaire », glisse Elise Berthelot.
Des « lovely bags » pour Octobre rose
« L’épicerie n’est pas qu’une aide alimentaire, poursuit la salariée. C’est un levier d’insertion qui offre l’opportunité de reprendre une activité et de ne pas rester isolé. » Parmi les bénévoles et bénéficiaires qui composent l’équipe des petites mains -une dizaine de volontaires-, personne pour la contredire. « Ça donne un but pour se lever le matin, ça permet de rencontrer de nouvelles personnes et puis ça fait plaisir de savoir qu’on a besoin de mes services », sourit Hélène. Titulaire d’une formation en couture, elle est la plus diplômée de l’atelier dans le domaine. Fabrice, lui, était novice. « On vient pour créer des trucs mais aussi pour rire et s’amuser, remarque-t-il. Et puis, qui sait, peut-être qu’un jour Elise arrivera à me mettre à la machine. » En attendant, il se cantonne à la découpe. « Même quand on est bénévole, cela fait sortir de chez soi », ajoute Marie-Pierre. « Et puis ce sont des moments différents partagés entre bénévoles et clients de l’épicerie », complète Elise. A partir de cette rentrée, en collaboration avec la Ville et en amont d’Octobre rose, tous vont s’atteler à confectionner des « lovely bags », à destination des femmes ayant dû subir une chirurgie du sein. Toujours dans une démarche d’économie circulaire et de solidarité.
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