Hier
C’était son premier, et quel premier ! Yohann Gace, 38 ans, a participé samedi au « Marathon pour tous » des jeux Olympiques de Paris. Un souvenir impérissable pour le Poitevin (Le 7 n° 651).
Quelques courbatures ce matin ?
« Le plus dur, c’est de descendre les escaliers (sourire). Je ne ferai pas d’autre marathon ! D’habitude je suis plus sur du semi ou du 10km, mais celui-là, je ne pouvais pas le rater. C’était complètement fou, extraordinaire, magique… je n’ai pas les mots. Il y avait du monde partout au bord de la route, du début à la fin, une ambiance de folie, des animations extraordinaires ! »
Comment avez-vous abordé l’épreuve ?
« Samedi je me suis surtout reposé, j’ai fait une sieste un peu longue et vers 18h j’ai mangé. J’étais un peu stressé car c’était mon premier marathon, j’étais seul, sans binôme avec qui courir, et en même temps j’avais hâte de partir. Sur mon meilleur semi, à La Rochelle le 17 mars, j’avais fait 1h47. Je m’étais donc inscrit dans le sas 7, pour terminer en 4h45, et je suis parti à 22h (ndlr, soit une heure après les premiers). »
Quelle a été votre sortie la plus longue avant samedi ?
« J’ai fait 30km environ trois semaines avant, en incluant des montées car ce marathon avait un gros dénivelé. J’ai fait une boucle qui passait par la côte qui va du bourg de Saint-Benoît à la Hune et par celle du Pont-Neuf, mais même en les faisant trois fois je ne suis arrivé qu’à environ 380m de dénivelé. J’ai passé la ligne en 4h24, je suis assez content. »
L’ambiance vous a-t-elle aidé dans les passages difficiles ?
« A partir du 30e kilomètre, le fameux « mur », les organisateurs ont mis des animations plus visuelles, pour stimuler les participants, plus de fanfares, de concerts... Et puis j’ai parlé des encouragements du public, mais il y avait aussi ceux des pompiers, des gendarmes, de l’armée… Dans la période actuelle, une phase d’unité comme celle-là est chouette à voir. Il y a aussi une vraie solidarité entre coureurs. Et tellement de nationalités présentes ! La première difficulté est arrivée au 15e km, au niveau de Sèvres : j'ai réussi à trottiner les 5 km de montée. Mais la plus dure se trouvait au 28e km, la côte du pavé des Gardes, avec jusqu’à 13,5% de dénivelé sur 800m-1km. Concrètement, j’ai marché et je n’ai pas souvenir d’avoir vu quelqu’un courir (sourire). »
Avez-vous pu profiter de la « visite » ?
« J’ai vu la Tour Eiffel illuminée, avec les anneaux olympiques, le Trocadéro… A priori on est aussi passé près de la pyramide du musée du Louvre mais je devais être dans ma course, je l’ai ratée. Et puis Versailles tout éclairé... On prend vraiment conscience de la dimension de ce château. Tout au long de la course, j’ai pris le temps de m’arrêter pour faire des photos, pour boire et manger aux ravitos aussi, je pense que c’est ce qui m’a permis de tenir. »
Que se passe-t-il une fois la ligne d’arrivée franchie ?
« J’ai ressenti le contre contre-coup. Je n’ai pas vu des étoiles mais bon… J’ai pris le temps de m’allonger et de récupérer. Je suis ensuite allé au ravito d’après-course, puis à la consigne avant de récupérer le métro au niveau des Champs-Elysées vers le quartier du Père-Lachaise où habite l’ami qui me logeait. J’y suis arrivé vers 4h30 mais, avec l’adrénaline de la course, je ne me suis pas endormi avant 6h du matin. On se sent quand même fatigué physiquement (sourire). »
Et maintenant ?
« Je me devais d’honorer ce dossard pour les copains qui n’ont pas pu participer, comme mon voisin qui m’a lancé sur ce marathon et qui n’a finalement pas été tiré au sort. Pendant trois semaines-un mois je vais laisser reposer mes articulations puis je me préparerai pour le semi de Bordeaux que je dois courir avec un ami début décembre. »
Le marathon, plus jamais, vraiment ?
« Le Marathon de Poitiers-Futuroscope, ce n’est pas la même ambiance évidemment, mais peut-être que si on me proposait Barcelone, Venise ou New York… »
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