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Mégabassines : mobilisation festive et avortée
Catégories : Société, Politique, Environnement Date : vendredi 19 juillet 2024Initialement prévue à Saint-Sauvant, la "manif'action" prévue contre les mégabassines s'est finalement déroulée à Migné-Auxances, dans le calme mais sous étroite surveillance des forces de l'ordre. Un feu de paille a achevé prématurément la marche de plusieurs milliers de manifestants.
"Pas de bassine à Saint-Sauvant, on marchera, on sera devant, on veut un moratoire maintenant !" Le lieu de la mobilisation a changé, pas les slogans. Plusieurs milliers de personnes (3 000 selon la préfecture, 10 000 selon Bassines non merci) ont convergé aujourd'hui vers le lieu-dit Pré-Sec, à Migné-Auxances, là-même où le convoi de l'eau avait déjà fait un stop en 2023. Le nouveau lieu de rassemblement a été donné vers 11h aux militants de plus de 120 organisations(*), partis en convoi du Village de l'eau de Melle -théâtre de premières tensions tôt ce matin-, Poitiers-Sud, Rouillé, Vivonne, Saint-Maixent... Effet de surprise garanti pour les forces de l'ordre, mobilisées en masse dans la campagne mélusine. Le futur chantier de réserve de substitution, dont les travaux doivent démarrer en septembre, est sauf.
Pas de bassine à Saint-Sauvant, on marchera, on sera devant, on veut un moratoire devant ! scandent les manifestants pic.twitter.com/8JrrYBIOeU
— Le7info (@le7info) July 19, 2024
Est-ce ce changement de cap de dernière minute ? Les nombreux contrôles routiers ? Toujours est-il que les tenants d'un moratoire contre les "mégabassines" ont mis du temps à affluer vers Migné-Auxances. Quelques centaines, puis 1 500, et enfin plusieurs milliers... La plaine de Pré-Sec a fait le plein en début d'après-midi au son de la fanfare, avec de nombreux candidats à la baignade dans l'Auxance et une présence remarquée d'Espagnols, d'Italiens, d'Anglais. L'arrivée de Julien Le Guet a suscité des applaudissements nourris. Le porte-parole de Bassines non merci s'est dit "déterminé, combatif. On réclame un moratoire et il semblerait qu'il y ait des partis qui soient prêts à nous donner cette victoire, le NFP. Les dernières décisions de justice disent qu'on a raison, qu'il y a beaucoup trop de volumes distribués par rapport à ce que le milieu peut supporter."
Manif anti-bassines - Le cortège s’élance en direction de Cissé au cri de No basaran ! pic.twitter.com/J9qXHzJ31C
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Le jeu du "chat et de la souris" avec les forces de l'ordre (3 000 mobilisées) s'est poursuivie en deuxième partie d'après-midi, mais a tourné court à l'heure de rallier l'usine de conditionnement de semences Cérience, site classé Seveso, à Cissé. Une marche de 4km entravée par un feu de chaume (6 hectares partis en fumée). A l'approche du cortège, les gendarmes ont jeté des grenades lacrymogènes qui ont terminé leur course dans le champ fraîchement moissonné d'un agriculteur, lequel s'est embrasé. Depuis l'hélicoptère de la gendarmerie, les appels à "rejoindre les zones vertes" ont été entendus et les manifestants ont rebroussé chemin. L'unité de méthanisation située à quelques centaines de mètres était, elle aussi, très surveillée, provoquant même la coupure de la RD347. Au final, pas de "Sainte-Soline 3" dans la Vienne, simplement une démonstration de force de part et d'autre. Le deuxième round est prévu demain à La Rochelle.
Au cours d'une conférence de presse tenue dans la soirée à Chauray, aux côtés de sa collègue des Deux-Sèvres, le préfet de la Vienne a confirmé l'intentiionnalité des tirs de gaz lacrymogènes "afin d'éviter un affrontement direct. Nous avons décidé de maintenir les manifestants à distance en lançant trois grenades lacrymogènes. Les moyens aériens de la gendarmerie ont permis de les guider et les protéger", a poursuivi Jean-Marie Girier. Et le représentant de l'Etat de pointer la responsabilité des organsiiteurs qui ont "pris des risques inconsidérés en prenant pour cible un site Seveso site haut". Aucun blessé n'est cependant à déplorer.
Si aucun député n'a participé à la manifestation d'aujourd'hui dans la Vienne, la sénatrice écologiste des Français de l'étranger Mathilde Ollivier était au soutien du mouvement Stop mégabassines ce matin à Poitiers-Sud. A ses côtés, la présence très remarquée d'Alain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux. "Je suis guidé par deux phares : le respect du droit et l'écoute de la science. Or, la science nous dit que les lieux d'implantation des 93 bassines correspondent aux derniers sanctuaires d'espèces extrêmement fragiles. Je pense notamment à l'outarde canepetière", a indiqué le journaliste. Avant de conclure son propos en citant Einstein : "Le monde est dangereux à vivre. Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.”
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