Ce que l'on sait du convoi de l'eau

Du 16 au 21 juillet, des Deux-Sèvres à la Charente-Maritime, en passant par la Vienne, un collectif d’associations(*) organise un convoi de l’eau pour réclamer un moratoire sur les projets de « mégabassines ». Le monde agricole craint un nouveau Sainte-Soline.

Arnault Varanne

Le7.info

Selon les organisateurs du convoi de l’eau, l’acte 1 de la semaine de mobilisation contre les réserves de substitution dans le Poitou se tiendra à Melle, où un Village de l’eau sera installé entre mardi et dimanche pour « une semaine de débats, formations, ateliers et fêtes ». L’acte 2 devrait se dérouler vendredi dans la Vienne, où un pique-nique dans la forêt de Saint-Sauvant est prévu à 12h, avant une « marche pour un moratoire immédiat sur les projets de bassines et pour le partage de l’eau ». Enfin, l’acte 3 aura lieu samedi à La Rochelle avec une action de « blocage à la source des mégabassines dans le terminal agro-industriel portuaire de la Pallice ». 

Bassines non merci ! et les autres associations tablent sur une mobilisation internationale, alimentée par « une quinzaine de convois en vélo et en voiture »« Ces actions n’ont pas pour objectif de prendre pour cible les irrigants et leurs fermes, assure le collectif, ils sont peu de choses à côté des mégacoopératives et des multinationales qui les enserrent dans une dépendance économique et technique aliénante ». Et de citer « Terre Atlantique, Ocealia, Pionneer, Terrena, Soufflet et consorts ». 

200 élus contre les violences

N’empêche, dans un « appel solennel aux élus et citoyens de la Vienne », l’Association des irrigants de la Vienne, la FNSEA 86, les Jeunes Agriculteurs et Rés’eau Clain disent leurs craintes d’une mobilisation violente et destructrice. Extraits : « Les violences et dégradations croissantes déjà subies en novembre 2021 dans le département des Deux-Sèvres à Mauzé-sur-le-Mignon, en mars 2022 à Épannes lors du « printemps maraîchin, en octobre 2022 (Sainte-Soline 1) et en mars 2023 (Sainte-Soline 2) vont inéluctablement se répéter ce mois-ci et au sein même de notre département, mais en plus destructeur, indiquent ces représentants du monde agricole. L’arrivée massive d’éléments radicaux violents en provenance notamment de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, d’Italie, d’Allemagne, de Belgique ou d’ailleurs atteste de la volonté de détruire le maximum de biens agricoles et para-agricoles, mais aussi d’affronter violemment les forces de l’ordre, comme on l’a encore vu récemment lors de la manifestation du 8 juin contre l’A69 près de Castres. » 

De leur côté, les autorités invitent ce lundi 15 juillet les organisateurs du convoi de l’eau à une rencontre à la préfecture de la Vienne pour « veiller à la bonne déclaration de ce rassemblement et à la mise en œuvre d’un dispositif de secours adapté ». Rappelant qu’en 2023 « un précédent convoi de l'eau avait été marqué par des troubles à l'ordre public et des dégradations de biens (golf de Beaumont-Saint-Cyr, matériel d'irrigation agricole...) », le préfet de la Vienne a pris plusieurs arrêtés en vigueur dès aujourd’hui : interdiction de port et transport d'armes et objets pouvant constituer une arme par destination, de vente et de transport d'artifices et carburant au détail, acides, produits inflammables, chimiques ou explosifs, interdiction de rassemblements festifs à caractère musical, de circulation de véhicules transportant du matériel de sonorisation... Par ailleurs, les forces de l’ordre seront autorisées à utiliser des drones et à filmer depuis un hélicoptère afin de « garantir la fluidité de la circulation sur les axes routiers et prévenir toute atteinte aux biens et aux personnes ». Quelque 200 élus des Deux-Sèvres et de la Vienne se sont réunis vendredi pour appeler à une mobilisation sans violence. 

(*)120 organisations, dont Bassines non merci !, les Soulèvements de la terre, Extinction Rébellion, Attac, Solidaires...

DR Bassines non merci

À lire aussi ...