Ambroisie, la belle envahisseuse

Le saviez-vous ? Un arrêté préfectoral enjoint depuis plus d’un an tout un chacun à lutter contre l’ambroisie, une plante particulièrement allergisante également dans la ligne de mire de l’Agence régionale de santé.

Claire Brugier

Le7.info

Qui pourrait croire que derrière ces feuilles joliment découpées et ce vert tendre se cache une plante recherchée par tous les services ? Dans la catégorie flore, l’ambroisie cumule deux principaux chefs d’accusation : elle serait envahissante et allergisante. Dans les départements concernés par sa prolifération, des plans de lutte sont mis en place par les préfectures. Dans la Vienne, le document est en cours de finalisation. Néanmoins, depuis le 12 avril 2023, que l’on soit particulier, agriculteur, collectivité, entreprise, association ou autres, un arrêté préfectoral encadre l’obligation de lutte contre cette plante venue d’Amérique du Nord. Dans l’ex-Poitou-Charentes, elle s’est abord installée dans les secteurs d’Angoulême et de Cognac. « Aujourd’hui, le front de colonisation se situe dans le Sud-Vienne, du côté du Civraisien, d’Availles-Limouzine… Et de plus en plus autour de Chauvigny, note Marien Lesourd, chargé d’études santé et environnement à la Fredon Nouvelle-Aquitaine(*), par ailleurs coordinateur pour la lutte contre l’ambroisie sur le territoire de l’ex-Poitou-Charentes. Son succès en tant que plante envahissante vient du fait qu’elle n’a pas d’exigence en termes de sol (calcaire, sablonneux…). Tout ce qu’il lui faut, c’est de la lumière directe. Ses endroits de prédilection sont donc les bordures de champs, de maïs, de sorgho et surtout de tournesol. » Au risque de constituer une rude concurrence pour ces cultures printanières et d’influer sur les rendements.

De la rhinite à l’asthme

L’ambroisie est aussi l’ennemie des muqueuses sensibles et allergiques, et par ricochet de l’Agence régionale de santé. « Une exposition répétée provoque l’apparition de symptômes : rhinite, conjonctivite, trachéite, urticaire, eczéma, et dans 50% des cas une apparition ou aggravation de l’asthme. » Or, selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, entre 1 et 3,5 millions de personnes seraient allergiques à l’ambroisie en France, pour un coût de prise en charge médicale (médicaments, consultations, etc.) estimé entre 59 et 186M€.

Pour participer à la lutte, il est préconisé d’arracher l’ambroisie avant sa floraison, c’est-à-dire jusqu’à fin juillet, et surtout de ne plus intervenir entre août et octobre afin de ne pas favoriser la dispersion des graines. Par ailleurs, « n’importe qui peut signaler l’ambroisie, insiste Marien Lesourd, par mail, téléphone, via Internet ou l’application ».

Pour signaler l’ambroisie : contact@signalement-
ambroisie.fr, ou 09 72 37 68 88 ou signalement-ambroisie.fr ou sur l’application Signalement Ambroisie.


(*)Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.

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