Un faible hymne à la vie

Dans son dernier long-métrage, Marjane Satrapi aborde le sujet complexe de la mort avec humour et philosophie. Mais malgré un casting prestigieux et le talent de la réalisatrice, le message manque de puissance.

Charlotte Cresson

Le7.info

La mort fait irrémédiablement partie de la vie, qu’il s’agisse de la provoquer, la voir en face ou de faire son deuil. Dans Paradis Paris, Marjane Satrapi nous raconte cinq histoires qui s’entremêlent. On y rencontre notamment Edouard (André Dussollier), présentateur d’une célèbre émission criminelle, qui doit désormais se confronter à sa propre finitude. Mais aussi Giovanna (Monica Bellucci), ancienne star d’opéra déclarée morte par erreur et dont le prétendu décès ne semble affecter personne, Mike (Ben Aldridge), un cascadeur anglais dont la vie est en danger chaque jour, Dolorès (Rossi de Palma), une accro à la cigarette, ou encore Marie-Cerise (Charline Emane), une adolescente dépressive aux pensées suicidaires. Le casting est prestigieux mais le premier rôle, lui, est interprété par « la ville lumière ». Rien que ça. La plus Parisienne des personnalités iraniennes emmène en effet le spectateur à la découverte des profils et décors très différents qui donnent vie à la capitale : ses cafés, ses appartements haussmanniens, ses céllèbres cimetières, ses ponts scintillants et même ses... commissariats. A la manière d’une bande-dessinée, la réalisatrice de Persepolis propose un film choral parfois difficile à suivre et trainant un peu en longueur. Elle y traite, une nouvelle fois, un sujet grave sans tomber dans le piège du pathos en abordant la question de la mort avec humour et mélancolie grâce au style mélo-baroque teinté de comédie noire. Mais malgré des réactions inattendues des personnages face à la mort, le message perd de sa puissance à cause d’une morale et d’une naïveté un peu trop présentes. Le message en question ? Profitez de la vie !

Comédie dramatique de Marjane Satrapi avec André Dussollier, Monica Bellucci, Ben Aldridge (1h30)

 

DR CHRISTOPHE OFFRET/VITO FILMS

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