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La Vienne compte aujourd’hui 767 défibrillateurs déclarés sur son territoire. Mais d'après une étude réalisée par une société de maintenance, près d’un tiers seraient hors service dans l’Hexagone. De quoi inquiéter la population, surtout que les formations aux premiers secours plafonnent.
La France comptabilise 500 000 défibrillateurs automatiques (DAE) mais tous ne sont pas répertoriés. Aujourd’hui, seulement 25% sont déclarés sur la base de données Géo'DAE alimentée par les exploitants. « Géo'DAE est là pour aider les secours à guider les témoins d'un accident à trouver un défibrillateur au plus près et le plus rapidement, il est donc important de la remplir », déclare le Dr Bruno Thomas-Lamotte, président de l'Arlod (Association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs). Le recensement est une chose, la qualité du matériel en est une autre. Entre 2021 et 2023, 6 021 DAE ont été vérifiés par la société Matecir Defibril et près de 60% présentaient une anomalie.
Quid de la situation dans la Vienne ? 767 défibrillateurs sont référencés, mais on ne sait pas s'ils fonctionnent tous ou bénéficient d’une maintenance régulière. « Assurer la maintenance sur un DAE est obligatoire, c'est l'exploitant qui en a la charge », confie le président de l'association. Certaines sociétés ne sont parfois pas conscientes de leur responsabilité. Les maires, eux, s’avouent impuissants. « Nous n’avons pas de vue globale sur le nombre de défibrillateurs et sur leur état de fonctionnement, c’est un sujet dont nous allons nous préoccuper », assure l’Association des maires de la Vienne.
Des solutions ?
L’apprentissage des gestes qui sauvent fait partie des alternatives en cas d’absence ou de défaillance d’un DAE. Mais la culture des premiers secours peine à se diffuser. « Certains collèges et lycées mettent en place des formations mais il n’y a pas une obligation. Il faudrait peut-être faire une concertation pour les généraliser », glisse Marie-Danielle Delis, responsable du sujet à l’unité locale de la Croix-Rouge. En 2018, le souhait du Président de la République, Emmanuel Macron, était que 80% des Français soient formés d'ici 2023. Mais les données provenant de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises et du bureau du pilotage des acteurs de secours montrent une autre réalité.
En 2023, 244 393 personnes ont été formées aux gestes qui sauvent et 707 067 au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1), ce qui fait un total de 951 460 personnes. A cela s’ajoutent les 700 000 formations Sauveteur secouriste du travail (SST). « Le SST est obligatoire dans certaines entreprises », ajoute Marie-Danielle Delis. Au final, 1,6 million de Français ont bénéficié d’une formation. A ce rythme, il faudrait seize ans pour atteindre les 80%. Afin de faire progresser les mentalités, l’application Sauv’Life géolocalise les personnes susceptibles d’effectuer un massage cardiaque en attendant les secours. Avec un défibrillateur... s’il fonctionne.
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jeudi 21 novembre