L'intrigue. Lassègue, petite commune à l'abandon, sans patrimoine ni richesse naturelle, peut-elle prétendre au label très prisé de Plus beau village de France ? Si le maire n'en est pas convaincu, épuisé par la charge de sa mission, un groupe d'habitants fait tout pour décrocher le macaron, quitte à travestir beaucoup la réalité... L'idée naît dans un vestiaire de foot après une défaite dure à encaisser face aux voisins de Brunois, gagnants sur tous les tableaux qui, eux, bénéficient des retombées du label depuis plusieurs années. De là, une bande de bras cassés désemparés, qui ne croient plus en la possibilité de changer ni leur vie, ni le monde, retrouve une forme de dignité dans un combat collectif et absurde.
Mon avis. Ivan Péault s'est rigoureusement documenté sur le cahier des charges des Plus beaux villages de France pour mieux le contourner ! L'auteur avoue sans détour avoir cherché à prendre le contrepied de ces jolies bourgades qu'on idéalise bien qu'elles demeurent marginales dans un monde rural déclassé où les commerces ferment les uns après les autres. Bien connu des Poitevins, l'ex-gérant du Plan B profite de ce roman pour dénoncer les conditions de travail à l'usine, les relations familiales calamiteuses, le racisme à demi-mot, les excès de la société de consommation... Même si c'est moins marqué que dans Vermines, son recueil de nouvelles plutôt acerbes ! Ce premier roman impertinent, écrit dans un style fluide, est surtout follement drôle quand il s'agit d'inventer la légende polissonne de l'église Saint-Madeleine de Lassègue. Le cimetière connecté ou le « musée vivant des histoires comptant pour rien » font partie des nombreuses trouvailles de ce livre qui laisse songeur. A noter que dans un autre genre, Ivan Péault vient également de publier Qui va à la chasse perd ses chaussettes, un album jeunesse entièrement en virelangue aux Editions Les Fourmis rouges.
Le Plus beau village de France, d'Ivan Péault - Editions Gaïa - 245 pages - 21,50€.
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Ward Hamoush. 22 ans. Réfugié syrien en France depuis 2016. En attente de la nationalité française. Ancien étudiant poitevin en musicologie. Donne des cours en Vendée. A raconté son parcours d’exil sur la scène du dernier TEDx Poitiers, l’autre samedi. Signe particulier : modèle d’intégration.
