Chez Le Nail, la vie de château

A Poitiers, le cabinet Le Nail, adossé à l'agence Godefroy Collée, est spécialiste des biens d’exception, à commencer par les châteaux. Un marché de niche qui ne connaît pas la crise, avec des codes bien particuliers.

Arnault Varanne

Le7.info

La France compte 3 500 châteaux, environ 300 changent de propriétaire chaque année et le cabinet Le Nail réalise un tiers des ventes, avec des implantations dans l’ouest et le centre du pays, dont une agence partenaire à Poitiers. Par souci de discrétion, Godefroy Collée ne donnera pas le nombre de transactions que ses collaborateurs et lui-même réalisent. Toujours est-il que sur ce marché de niche, point de crise ! « Ce qui a changé ces dernières années, c’est qu’on est passé d’une clientèle de chefs d’entreprise qui réussit et revend son affaire sur le tard pour s’acheter un château à des acquéreurs plus jeunes », balaie Godefroid Collée. Les Français, à 60%, comptent parmi ses clients, mais les Allemands, Suisses, Belges et autres Néerlandais en pincent aussi pour le patrimoine français. 


Entre discrétion 
et visibilité

Le dirigeant de l’agence qui porte son nom fait aussi à l’occasion « affaire » avec de riches businessmen américains ou brésiliens. Comme en 2018, où le château de Montigny, près de Dissay, a été cédé à un Sud-Américain (5,5M€), arrivé en jet privé à l’aéroport de Poitiers-Biard et reparti en hélico pour emmener sa fille à Disneyland. Le tout entrecoupé d’une visite de 
« 45 minutes montre en main » ! 
« Il n’a pas discuté le prix, mais il voulait être propriétaire dans trois semaines. Et ça s’est fait, ce dossier m’a demandé beaucoup d’énergie. » Godefroy Collée admet que « les dossiers compliqués n’aboutissent pas en général ».


Au-delà des châteaux, dont les futurs propriétaires ont une surface financière importante, l’agence poitevine s’est fait une spécialité des belles demeures et autres appartements de standing, en milieu rural comme dans le centre-ville de Poitiers. Là aussi, la discrétion est de mise, à telle enseigne que certains biens ne sont 
« référencés nulle part ». Pour d’autres, Amandine Moquette, salariée de l’agence, utilise Instagram comme vitrine, avec photos et vidéos à l’appui pour « donner envie » à des futurs acheteurs de franchir le pas. Entre discrétion et visibilité, 
« il y a un équilibre à trouver », 
conclut Godefroid Collée. On est loin des codes bling-bling de 
« L’Agence, l’immobilier de luxe en famille », la série qui cartonne sur Netflix.

À lire aussi ...