Immobilier : une reprise 
timide

La situation sur le front de l’immobilier s’améliore un peu dans la Vienne après une année 2023 en recul, avec un fort ralentissement du nombre de transactions.

Arnault Varanne

Le7.info

875 000 transactions en 2023, 1,11 million en 2022. Pas de doute, l’année dernière ne restera pas dans les annales du marché de l’immobilier hexagonal. Comme partout, les professionnels ont ressenti cette décélération dans la Vienne. 
« On est sur une baisse d’environ 22%, confirme Benjamin de Tugny, président de la Fnaim Charente-Vienne-Deux-Sèvres. Notre département pâtit d’une conjoncture nationale instable avec des clients qui viennent de Bordeaux, Nantes ou Paris et qui n’arrivent pas à vendre et n’investissent donc pas ici. Mais malgré tout, le marché est assez stable et cohérent, en dehors de Poitiers où les prix ont beaucoup augmenté depuis le Covid. »

De son côté, Alexandre Garnier note « un frémissement ». 
« Nous ne sommes pas sur le rythme des années 2021 et 2022, mais on note une reprise », 
ajoute le gérant de l’agence Ernest, à Jaunay-Marigny 
(5 salariés). La baisse des taux d’intérêt coïncide aussi avec un réajustement du prix des biens... « pour les clients qui nous écoutent et ajustent leurs prétentions. Pour les autres, c’est plus compliqué ». Les primo-accédants dans ce paysage ? 
Ils restent en retrait, d’abord parce qu’à moins de disposer d’une enveloppe correspondant à 10% de leur projet, ils ont peu de chance de convaincre les banques de les suivre. Et puis aussi parce que certaines banques « refusent de prêter si le diagnostic de performance énergétique nécessite un emprunt supplémentaire pour réaliser des travaux d’économie d’énergie », dixit Alexandre Garnier.

Equilibre fragile

Revenons à la pierre d’achoppement de 2023 : des taux d’intérêt qui ont frôlé les 6% et ont dissuadé les acquéreurs. La situation a changé au premier trimestre. Selon Meilleurtaux.com, entre mars et avril 2024, les taux ont enregistré des baisses comprises en 5 et 15 points. Ils s’établissent en moyenne à 3,8% sur 20 ans et 3,9% sur 
25 ans. « Les taux ont enclenché des baisses et les banques sont toutes de retour sur le marché du crédit immobilier. Cependant, les contraintes règlementaires ont un impact non négligeable sur la quantité de dossiers qu’il est possible de traiter », observe Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com.

Benjamin de Tugny se fait philosophe et estime que le marché immobilier « ne peut pas être qu’un marché où des biens prennent de la valeur. Il faut accepter que les prix stagnent voire baissent ». L’équilibre est fragile mais on est loin de la situation des années 2008-2009 avec une bulle spéculative dont les conséquences ont laissé des traces profondes... et amené les professionnels à une certaine prudence.

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