De retour sur la Planète des singes

Réalisée par Wes Ball, La Planète des singes : le Nouveau Royaume reprend les codes de la saga débutée en 1968 sur fond de préoccupations très actuelles. Mention particulière pour les décors et les effets spéciaux particulièrement réussis.

Claire Brugier

Le7.info

A l’origine était un livre de Pierre Boulle, paru en 1963, suivi cinq ans plus tard d’une adaptation cinématographique signée Franklin Schaffner. La première d’une longue série… Soixante ans plus tard en effet, La Planète des singes continue de dérouler sa saga. Et de dix donc avec Le Nouveau Royaume !

Dans cet opus confié au réalisateur américain Wes Ball, le spectateur se retrouve projeté en 2328, soit plus de 300 ans après la mort de César, le « premier ancien » dont tous les chefs de clan se réclament de façon plus ou moins philosophique, agressive ou invasive. Dans ce monde peuplé de singes plus humains que nature, l’odorat et l’agilité en sus, les hommes sont retournés à l’état sauvage et se promènent en rares troupeaux. Rien que pour cette inversion des rôles, le film mérite qu’on fasse un bout de chemin aux côtés de Noa et de ses amis d’enfance Soona et Anaya.

Le petit monde paisible des trois jeunes singes du clan des aigles bascule quand Proximus, un tyran débordant de testostérone simienne, se met en tête d’asservir tous ses congénères pour étendre son empire. Avec l’ingénuité et la fougue de son jeune âge, Noa se promet de libérer son clan. Sur son chemin, il va faire la connaissance du sage et nostalgique Raka, de l’humaine Mae, du méchant Proximus et, surtout, il va devoir interroger le passé. La Planète des singes : Le Nouveau Royaume suit cette quête initiatique à travers les décors magnifiques d’une planète Terre rendue, ou presque, à son état originel grâce à des effets spéciaux parfaitement maîtrisés.

Etrangement, tout le charme de ce film d’apprentissage très rythmé est dans l’anthropomorphisme assumé de son propos, qui invite à des parallèles très actuels avec la communauté des hommes. Pour les néophytes de la saga, pas de panique ! Nul besoin de « réviser » pour appréhender ce nouvel épisode qui en annonce d’autres tout en glissant ici et là quelques références flagrantes, de Star Wars à Titanic. Résultat : près de deux heures et demie de grand spectacle pour traduire en filigrane -épais le filigrane !- les enjeux de la relation de l’homme à son prochain, aux autres espèces et plus globalement à la planète.

Action, aventure, science fiction, de Wes Ball, avec Owen Teague, Freya Allan, Peter Macon (2h25). 

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